Democratia

Plus de la moitié des combattants qui ont débarqué ce 15 août 1944 venait d'Afrique noire et d'Afrique du Nord. Tirailleurs, spahis et autres goumiers ont participé à la victoire française sur le nazisme. En effet, l'armée française, éclatée après la débâcle de 1940, se reconstitue sur le continent africain dans les mois qui suivent le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord (Maroc et Algérie) de novembre 1942. Les Forces françaises libres (FFL), qui comptent dans leur rang un fort pourcentage de ressortissants des colonies, majoritairement d'Afrique noire, fusionnent avec l'armée d'Afrique (en Algérie, en Tunisie et au Maroc) restée jusque-là fidèle à Vichy. Dirigée par le général de Lattre de Tassigny sous le nom de l'armée B (avant de devenir la 1re armée), elle est composée de cinq divisions d'infanterie et de deux divisions blindées. L'armée B joue un rôle essentiel lors du débarquement en Provence. Elle est la première à participer, sous le drapeau français, à une opération d'envergure menée par les Alliés. La plupart de ces hommes qui participent à la libération de la France n'ont jamais foulé le sol de la métropole avant cette opération. Ils libèrent Toulon, le 27 août, et Marseille le lendemain, avant de remonter la vallée du Rhône. Les troupes coloniales de l'Empire français ont payé un lourd tribut pour la libération de la France. De 1940 à 1945, 55 000 combattants tunisiens, marocains, algériens et subsahariens d'Afrique-Occidentale française (AOF) et de l'Afrique-Équatoriale française (AEF) ont perdu la vie. Leur histoire a longtemps été occultée, les troupes africaines ayant été retirées du terrain dès l'hiver 1944-1945 avec en prime un moins bon traitement que leurs frères d'armes originaires de métropole.
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Présenté par Anna-Francesca Leccia