Depuis quelques années, les plaintes déposées contre les États européens en matière de justice climatique se multiplient. L'Europe, consciente de ses nouvelles préoccupations, tente de trouver des solutions pour les Etats, particulièrement ceux de Méditerranée.
Au programme, ce mardi 4 avril à 20h45, l’émission Enjeux Méditerranée présentée par Thierry Pardi se penche sur « Europe : une stratégie macrorégionale pour les pays méditerranéens ». Il recevra comme invités François Alfonsi (Député européen) et Déborah Paci (Docteur en histoire à l’université de Bologne, spécialiste des îles).
Les Pays Méditerranéens en faveur d'une stratégie macrorégionale
L’espace méditerranéen connaît une dégradation continue de ses données environnementales, climatiques, économiques et culturelles, depuis des années et même des décennies, aucune politique menée séparément, par un État ou une région, aussi volontariste soit-elle, ne pourra arriver à résoudre les problèmes qui s’accumulent et qui mettent en péril son avenir.
La stratégie macrorégionale, portée par le député européen François Alfonsi, consiste à ce que, dans un bassin donné, la Commission Européenne coordonne structurellement la coopération entre les différentes autorités politiques qui administrent cet espace. Cette procédure a été initiée en Mer Baltique et elle associe dans une même programmation des Etats-membres de l’Union, des Régions européennes, des Etats-tiers.
Plus de la moitié du bassin méditerranéen est un espace sous responsabilité directe de l’Europe, 110 millions d’Européens vivent sur ses rivages. L'Europe en comparaison avec les États de la Rive Sud bénéficie d’une capacité de coopération administrative éprouvée, de moyens financiers et scientifiques bien plus étoffés et d’une force opérationnelle avec d’importants financements déjà en place : programmes Interrégional, Instrument de Pré-Adhésion, politique de voisinage envers les pays du sud, etc…
La coopération entre régions méditerranéennes, entre les Iles de la Méditerranée est un enjeu important pour l’avenir de ces territoires.
Le Comité Européen des régions valide la stratégie macrorégionale
Les régions et les villes de l’Union européenne ont besoin qu'un plan d'action soit mené en faveur d’une stratégie macrorégionale pour le bassin méditerranéen. Cela permettrait de relever des défis liés à la transition écologique, numérique, socio-économique, et migratoire. Certains indicateurs sont également à prendre en considération comme le changement climatique, la détérioration de l’environnement, la prolifération des phénomènes météorologiques extrêmes, la rareté de l’eau, la perte de biodiversité et le problème de la sécurité alimentaire. De plus en plus récurrents ils constituent une grave menace pour la Méditerranée.
Pour cela, le Comité européen des régions souligne que cette stratégie permettrait de développer des nouvelles initiatives communes, et d'assurer une cohérence entre les projets en cours et les financements mis en œuvre par les différents gouvernements.
Lors de cette rencontre, Nanette Maupertuis (FR/EA), présidente de l'Assemblée de Corse et Vice-présidente du Groupe Alliance Européenne au CdR a commenté: « Nous demandons d’accorder une attention particulière aux Îles dans la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie macrorégionale en Méditerranée et faire en sorte qu'elles soient pleinement inclues dans le système de gouvernance.»
En Europe, les associations se soulèvent contre l'inaction climatique de leurs Etats
C'est le cas de la Suède, ce mardi 21 mars 2023, la justice suédoise va instruire un procès contre l’Etat pour inaction climatique. Une première pour un pays nordique. Cette plainte portée par l'association environnementale "Aurora", avec notamment Greta Thunberg et 700 autres jeunes suédois a été déclarée recevable par la justice. Ils exigent du gouvernement qu'il fasse sa part dans la lutte mondiale afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré par rapport aux niveaux préindustriels.
La France concernée en 2021, plusieurs associations avaient obtenu, une victoire contre l’État concernant le dépassement du plafond des émissions de gaz à effet de serre dans "l’Affaire du siècle". Le tribunal avait alors relèvé pour la période 2015-2018 que le plafond « d’équivalent dioxyde de carbone » avait été dépassé de 62 millions de tonnes. La justice avait donné à l'Etat jusqu’au 31 décembre 2022 pour compenser ses excès d’émissions de CO2. Cette obligation n’ayant pas été respectée, elle pourrait déboucher sur une astreinte financière.
.