En cette première semaine de l'année 2024, France 3 Corse Via Stella vous propose de retrouver les reportages d'In Tantu per l'Ambiente. Ce jeudi, nous nous intéressons au barrage de Codole, qui serait le barrage le plus surveillé de France, en raison des cyanobactéries.
De l’avis même de l’office hydraulique, Codole serait le barrage le plus surveillé de France, en raison des cyanobactéries.
Le lessivage des sols, les engrais, le rejet des eaux usées mal traitées nourrissent ces bactéries qui prolifèrent à certaines périodes, notamment l'été.
32 espèces
Le premier signe visuel des cyanobactéries est l’apparition des algues vertes. Elles se développent avec la hausse des températures et une diminution du volume d’eau.
À Codole, 32 espèces ont été répertoriées.
C’est une fois au laboratoire, que les cyanobactéries sont identifiées. Deux espèces posent vraiment problème, les microcystis et les Anabeana. Elles rejettent des toxines néfastes pour les animaux et la santé humaine.
95 cas d’intoxication humaine
Pour le moment, les cyanobactéries n’ont tué personne en Corse - idem dans le reste de l’Hexagone - mais elles peuvent provoquer des gastro-entérites ou des infections du foie.
Entre le premier janvier 2006 et le 31 décembre 2018, 95 cas d’intoxication humaine ont été recensés en France.
L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation précise que "ce nombre est probablement très sous-estimé du fait d’un manque de connaissance de ce phénomène par le grand public".
Seuil d'alerte
Au barrage de Codole, le taux de cyanobactéries a plusieurs fois dépassé le seuil d’alerte, comme le 24 octobre 2012, où le nombre de ces cellules atteint les 100 Millions par millilitres d’eau.
Une problématique dont s’est saisi l’office hydraulique. La surveillance a été renforcée dans le processus de potabilité.
L’office hydraulique assure que des prélèvements sont effectués une à trois fois par semaine, en toute transparence, quels que soient les ouvrages.
Danger
Médecin et maire de Prunelli di Fiumorbu, André Rocchi interpelle sur le problème des cyanobactéries. En Corse, elles ont déjà causé la mort d’animaux de compagnies et d’élevage.
De nouvelles études démontrent que certaines espèces contenues dans les végétaux seraient également neurotoxiques pour l’être humain.
Les cyanobactéries sont devenues une problématique au niveau mondial. Si l’eau potable fait l’objet d’une surveillance accrue dans les pays développés, l’eau brute demeure le parent pauvre des politiques sanitaires.
Le reportage de Solange Graziani :