Napoléon est considéré comme un maître en matière de stratégie. Gros plan sur l'une des batailles mise en avant dans l’exposition « Napoléon Stratège », jusqu’au 22 juillet à Paris. Ulm en 1805. Les armées françaises y ont vaincu les Autrichiens quasiment sans combattre.
À l’été 1805, Napoléon décide d’un mouvement de troupes dans le nord de l’Europe, vers le Rhin et la Forêt-Noire. 150 000 hommes sont mobilisés. L’armée autrichienne menace, elle a envahi le duché de Bavière, allié de la France et s’est emparée de la ville d’Ulm.
Napoléon a un atout, comme souvent, il est parfaitement renseigné. « Six ans auparavant, un ingénieur géographe lui avait envoyé les dessins de la ville d’Ulm. Il connaissait parfaitement comment elle était fortifiée, quels étaient ses bastions, quels étaient ses murs d’enceinte. Et il avait également un espion qui l’avait informé précisément des positions autrichiennes », explique Grégory Spourdos, commissaire de l'exposition Napoléon Stratège.
Napoléon pourrait traverser la Forêt-Noire et attaquer l’ennemi de face. Mais il fait un pari. Il demande au Maréchal Lannes de protéger seul la frontière le long du Rhin avec 18 000 hommes. Pendant ce temps, les autres corps d’armée vont opérer un grand mouvement de contournement masqués par la forêt.
Surprise
La stratégie ne peut fonctionner qu’avec un déplacement discret et rapide. Il faut aller vite pour surprendre l’ennemi. « Le meilleur soldat n’est pas tant celui qui se bat, que celui qui marche », disait l’empereur.
« Ce que fait Napoléon, c’est qu’il s’arrange pour que ses soldats soient quasiment indépendants. Au lieu de ces lourds convois de ravitaillement, vous avez le havre-sac, le sac à dos, qui contient tout le minimum vital du soldat. Son change, sa paire de souliers et son ravitaillement », indique Hélène Boudou-Reuzé, commissaire de l'exposition Napoléon Stratège.
Les Français surprennent ainsi les Autrichiens par l’arrière empêchant toute retraite. Ceux qui tentent de fuir sont rattrapés par la cavalerie de Murat. Les autres se réfugient dans la forteresse d’Ulm le 15 octobre. Assiégés, ils rendront les armes cinq jours plus tard.
Napoléon récupère les clefs de la ville. Son armée est quasi intacte et prête à affronter les Russes. Ce sera à Austerlitz… Une autre histoire. L’exposition « Napoléon Stratège » est à découvrir au musée de l’Armée, à Paris, jusqu’au 22 juillet.