Trois jours après leur lourde défaite 5-0 à Saint-Étienne, les Bastiais ont renoué avec la victoire face à Dijon. Un succès acquis au courage dans un Furiani qui attendait une réaction des joueurs de Régis Brouard.
"Pers'a rabbia, l'orgogliu è u focu, ci alluntanemu à pocu à pocu di i valori di stu locu ! 30.08 : Vergogna !"
Vendredi soir, la banderole déployée en tribune Est au coup d'envoi annonçait la couleur de ce match face à Dijon.
Après trois défaites consécutives, dont la dernière le 30 août à Saint-Étienne (5-0), Furiani attendait une réaction du Sporting et de ses joueurs. Celle-ci a bien eu lieu.
"Depuis le retour de Saint-Étienne, il s’est passé beaucoup de choses entre nous, a expliqué Régis Brouard après la victoire bastiaise. Entre les mots, les discussions, les silences parfois, c’était lourd. Il y a eu une bonne énergie ce soir quand on a préparé le match. C’était top."
Malgré une grève des encouragements des accaniti de la Petrignani pendant tout le premier quart d'heure, les onze turchini ont tout de suite montré un visage différent de celui affiché dans le Forez mardi dernier.
Combativité, hargne, agressivité et courage auront été les ingrédients de ce succès 1-0 qui s'est décidé à la 55ème minute de jeu sur un but de l'intenable Alfarela.
Occasions et tensions
Avant cela, les partenaires de Vincent ont dû s'armer de patience. Dominateurs, ils ont tenté de tromper Reynet à plusieurs reprises. D'abord sur une tête de Sainati, bien captée par le portier dijonnais, puis sur un "pétard" de Van Den Kerkhof allumé à plus de 30 mètres du but bourguignon. Reynet est encore à la parade.
Furiani pousse. Sur la pelouse et aux abords, les esprits s'échauffent quelque peu entre les deux bancs. La mi-temps est sifflée dans la confusion. Dans le tunnel, la tension monte encore d'un cran. La sécurité intervient et tout le monde regagne les vestiaires.
Après la pause, le Sporting revient avec le même état d'esprit combatif. Ne manque que la précision dans le dernier geste. Elle finit par arriver grâce à Alfarela. Bien lancé par Van Den Kerkhof, l'ex-attaquant du Paris FC inscrit son deuxième but cette saison et délivre Furiani.
Dans la foulée, Van Den Kerkhof (lui aussi intenable) ne sera pas loin de doubler la mise sur coup franc. Reynet veille. Idem sur cette tête de Santelli qu'il claque en corner.
"Le Sporting qu'on aime voir"
Dans le dernier quart d'heure, les Dijonnais - réduits à 10 après l'expulsion de Rocchia - tentent de réagir. Ndiaye perd un ballon dans l'axe et offre à Camara l'égalisation. Le poteau sauve le Sporting et Placide qui n'avait jusque-là rien eu à faire de la soirée. La chance bourguignonne est passée. Régis Brouard peut lever les bras au ciel au coup de sifflet final.
"Les joueurs ont été extraordinaires ce soir, souligne-t-il après la rencontre. En trois jours, on a pu se renouveler et réussir à faire une telle prestation. C'est un Sporting qu’on aime voir : engagé, parfois peut-être excessif, mais c’est le Sporting qu’on aime voir et on l’a vu."
Une impression visiblement partagée par le public de Furiani. En témoigne la communion - retrouvée - entre la tribune Est et les joueurs à l'issue d'un match qui avait commencé sans les encouragements des supporters du kop bastiais.
"On comprend leur colère, elle est légitime et normale, reconnaît Régis Brouard. Ce soir, ils ont vu une équipe et des garçons qui étaient impliqués ; ils nous ont soutenus et ont été super importants. N’oubliez pas qu’on jouait Dijon qui fait partie des équipes prétendantes à la montée." Et le coach bastiais de préciser : "vu les les circonstances et l'adversaire, j’ai envie de vous dire que c’est un résultat référence."
Une analyse qui tranche avec celle d'Omar Daf. "Il y a beaucoup d’agacement, car je pense que ce soir ce n’était pas un match de football, indique de son côté l'entraîneur dijonnais. On est très déçus de ce résultat car on a eu du répondant mais, techniquement, c’était assez faible dans l’ensemble. C'est un match qui était haché avec beaucoup d’engagement ; ce n'est pas ce qu’on aime voir sur un terrain de football."
Confirmer à Nîmes
Grâce à ce succès - le troisième de la saison -, le SCB est désormais 11ème de la Ligue 2 avec 9 points. Samedi prochain, il se rendra à Nîmes (13ème) pour tenter de confirmer ce bon résultat et définitivement tourner la page du naufrage de Saint-Étienne. C'est ce que demande Régis Brouard à ses joueurs : "continuer dans cet état d’esprit et dans cette mentalité".
C'est aussi ce qu'attend le public de Furiani. Ce vendredi, il a été servi. Car les joueurs bastiais ont su se rapprocher des fameuses valeurs prônées par leurs supporters.