Germani sera jugé en correctionnelle, après le meurtre de Jean-Claude Colonna

Jean-Luc Germani, un des piliers présumés du grand banditisme corse, ne sera pas jugé aux assises pour l'assassinat d'un chef de bande rivale mais comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Marseille pour association de malfaiteurs en vue de commettre ce meurtre.


Le juge d'instruction marseillais, Guillaume Cotelle, a signé, le 14 août, une ordonnance de non-lieu partiel et de renvoi en correctionnelle de cette figure
présumée du milieu insulaire qui, durant trois années, a été considéré comme l'homme le plus recherché de France.
Interpellé le 27 novembre 2014 à La Défense dans l'ouest parisien, Jean-Luc Germani, 50 ans, était soupçonné d'être le cerveau de l'assassinat de Jean-Claude Colonna. La victime a été découverte, presque décapitée, au volant de son 4X4, le 16 juin 2008 sur une route déserte de Pietrosella (Corse-du-Sud), atteinte par les tirs de trois hommes embusqués.
 
Selon les enquêteurs, cet assassinat du cousin germain de Jean-Jérôme Colonna dit Jean-Jé, considéré comme le parrain historique du milieu de Corse-du-Sud, pourrait s'analyser comme la vengeance de Jean-Luc Germani après la mort de son beau-frère et ami Richard Casanova, baron influent de la Brise de mer, la bande criminelle de Haute-Corse, abattu le 23 avril 2008.

"Les investigations n'ont pas permis d'identifier avec exactitude les tireurs ayant perpétré l'assassinat en bande organisée de Jean-Claude Colonna", écrit le juge Cotelle. Le magistrat évoque "le professionnalisme avec lequel les auteurs de cet assassinat ont agi, [ce qui] leur a permis de ne laisser aucune trace sur les lieux de l'exécution de nature à stigmatiser leur présence et leur rôle dans la commission de l'homicide".

En revanche, le magistrat décrit "les actes préparatoires frauduleux d'une association de malfaiteurs" - téléphonie occulte, réunions conspiratrices, repérages - qui auraient fédéré autour de Jean-Luc Germani, son compagnon de cavale Stéphane Luciani, Jean-Luc Codaccioni, Antoine Quilichini et Frédéric Federici, représentant présumé du clan dit des bergers braqueurs de Venzolasca (Haute-Corse), également renvoyés en correctionnelle.
Me Jean-Jacques Campana, défenseur de Jean-Luc Germani, "n'écarte pas l'idée de faire appel de cette ordonnance, limité au renvoi pour association de malfaiteurs.

Des voyages, des locations de voitures, des téléphones occultes... En quoi cela constituerait les éléments d'une association de malfaiteurs ?", a-t-il estimé mercredi. 
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