Guerre Israël-Hamas : “La vie est détruite à Gaza, mais j’espère retourner en Palestine, il y a ma famille et mes souvenirs”

Iyad Alasttal est Palestinien. Depuis deux mois, il s'est réfugié en France après avoir fui la bande de Gaza et la guerre avec sa famille. Tous se sont rendu en Corse, mardi 23 avril, pour remercier les associations qui l’ont aidé. Il témoigne.

Soit je mourais, soit je partais de Gaza”. Iyad Alasttal, journaliste, a fui la guerre en Palestine et a été accueilli en France le 12 février dernier. Logé à Périgueux, il a déposé une demande de réfugié politique.  

Un “choix difficile” pour Iyad Alasttal et rendu possible grâce, notamment, à la mobilisation d’association insulaires. À l’instar de médias français pour lesquels travaille le journaliste palestinien, elles ont livré des témoignages et des pièces justificatives auprès du Quai d’Orsay défendant sa contribution à l’activité des institutions françaises à Gaza et en Israël.  

Il a fait appel à nous. Et nous lui avons répondu que nous allions faire ce qu’il faut pour le faire sortir. On a appuyé sur le bon bouton, ça a marché tout de suite. D’abord, la famille, après lui, et c’est extraordinaire parce que ça s’est fait. Maintenant, ils sont logés et les enfants vont à l’école. C’est extraordinaire, mais ils ne sont pas chez eux, il faut voir ce qu’ils ont laissé derrière”, explique Vincent Gaggini, président de l’association Corsica Palestina.  

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C.TRONCHON ; S.LUCIANI ©France Télévisions

La communication coupée 

C’est pour remercier ceux que Iyad Alasttal présente comme des “frères” qu’il s’est rendu à Ajaccio, mardi 23 avril. La Corse ne lui est pas inconnue, il a étudié à l’Université de Corte entre 2011 et 2013. “Depuis que j’ai été évacué en France, j’ai insisté pour venir sur l’île parce qu’ils ont fait un énorme travail pour m’évacuer de Gaza avec ma famille et mes trois enfants”, livre le Gazaoui.  

Apaisé que ses enfants de 2, 4 et 6 ans aient trouvé “un abri”, il espère que “les enfants palestiniens, les femmes, soient aussi à l’abri, sans bombardement, sans destruction, pour qu’ils recommencent une vie normale. Tout simplement”.  

À Gaza, Iyad Alasttal a laissé une partie de sa famille, “mes frères”, “mes neveux”, “mes nièces”. Parfois, il parvient à avoir des nouvelles, “une ou deux fois par semaine”, parfois rien.  

Là-bas, tout est détruit, même la communication. Mais on reçoit toujours des images dures et très bouleversantes, poursuit-il. J’ai peur et ça m’inquiète. J’hésite souvent à regarder la télé ou Internet pour éviter de voir la tête de quelqu’un que je connais. J’ai déjà perdu beaucoup d’amis pendant cette guerre. La guerre quand elle commence, elle ne fait pas de différence entre un combattant et un civil.” 

“Que la guerre cesse le plus vite possible” 

Lui-même a “survécu par miracle”. Au mois de décembre, alors qu’il est à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza après avoir été évacué de la ville où il réside, un bombardement touche l’immeuble où Iyad Alasttal est hébergé avec une quarantaine d’autres personnes. “28 sont mortes. Moi, jusqu’à maintenant, je ne réalise pas comment s’est passé ce bombardement et pourquoi nous étions ciblés. C’étaient des instants très difficiles”, confie-t-il.  

Il en est persuadé, ils retourneront à Gaza. “C’est là-bas qu’il y a ma famille, mes souvenirs, l’Histoire et la culture de notre pays”. Alors, même si “aujourd’hui la vie est détruite à Gaza”, Iyad Alasttal espère que “la guerre cesse au plus vite possible”. “C’est aussi le souhait de tous les Palestiniens”, souffle-t-il.  

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