Bienvenue à bord d’Air Corsica ! La compagnie régionale a effectué son premier vol en 1990 et emploie aujourd'hui 675 personnes tous métiers confondus. Le premier volet d’une série de cinq reportages, vous emmène dans les coulisses de la préparation d’un vol.
Chapitre 1 : la préparation du vol
Une heure avant le décollage Stéphane Guaschi retrouve son équipage. Commandant de bord sur A320, il est aussi le directeur des personnels navigants soit 260 personnes sur les 675 que compte la compagnie régionale Air Corsica.En tant que commandant de bord sa responsabilité est engagée sur chacune des étapes du vol : il doit organiser, coordonner et vérifier tout ce qui se passe à bord et tout ce qui touche l'avion, de près ou de loin.
Sur la piste les compétences se relaient afin de garantir l’intégrité de l’appareil. Air Corsica est une compagnie régionale "à taille humaine" où équipage et équipe technique se connaissent bien et sont en contact direct.
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Une histoire de confiance
"Il y a beaucoup d’intervenants autour d’un avion : les gens qui nous fournissent les éléments météo, qui font l’enregistrement, l’embarquement, les mécaniciens qui ont préparé l’avion, l’essencier pour nous avitailler en carburant ou le personnel au sol en charge du dégivrage", explique Stéphane Guaschi.
Air Corsica assure 21 000 vols par an et chaque prise de service commence immanquablement par un check-in complet de la cabine. Gilets de sauvetage, communication du bord, avitaillement en boissons et nourriture, le personnel navigant commercial (PNC) s’assure que toutes les conditions de confort et de sécurité sont réunies pour les passagers.
La sécurité avant tout
Sur le tarmac, la tournée d’inspection de l’appareil est aussi de la responsabilité du commandant de bord. Au moindre doute, il peut saisir le contrôle technique pour une nouvelle vérification. La sécurité, c’est le cheval de bataille de la compagnie.
"C’est une équipe de techniciens qui a une solide réputation, c’est pour les équipages un système de formation qui est systématiquement audité par la DGAC (Direction générale de l’aviation civile, ndlr) et d’autres organismes, c’est une image à laquelle nous tenons."
Entre le 1er avril 2015 et le 31 mai 2016, la compagnie régionale a transporté 1 734 912 passagers.
Chapitre 2 : le contrôle des opérations
"On a le Papa Zulu en panne à Marseille…" Bienvenue dans le centre de contrôle des opérations, point névralgique d’Air Corsica. C’est ici qu’est géré en temps réel le moindre problème lié au trafic des avions de la compagnie.Affrété un appareil en urgence ou mobiliser un équipage de remplacement, "ce sont des décisions qui doivent être prises très rapidement, on a des montées d’adrénaline qui sont importantes", explique Stéphane Guazzelli, chef de quart du Centre opérationnel des vols.
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La compagnie possède cinq Airbus A320 et six ATR 72-500. Chaque semaine, un avion est contrôlé selon une série de procédures pré-établies. 25 personnes sont alors mobilisées toute la nuit, avant de rendre l’appareil au petit matin "bon pour le service". Pour les vérifications plus longues, l’immobilisation peut durer quatre semaines.
Soixante-quatre audits "sécurité et conformité" sont prévus en 2017 chez Air Corsica.
Chapitre 3 : destination la Belgique
Partir en Europe depuis la Corse, par un vol direct, un pari très difficile à réaliser hors saison estivale. Au-delà de ses obligations de service public, Air Corsica recherche des lignes à fort taux de remplissage. C’est ainsi que la compagnie a lancé une ligne sur la Belgique.Pour la ligne Corse-Bruxelles-Charleroi, la compagnie a dépensé l’équivalent du budget communication commerciale de l’ensemble des lignes en 2016, un chiffre tenu secret… Air Corsica vise un taux de remplissage de 80% avec des prix d’appel plancher pour les premiers billets sous conditions.
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Chapitre 4 : "Vous désirez une boisson ?"
Immersion dans le service catering pour le quatrième épisode de ce feuilleton sur la compagnie régionale Air Corsica. Le catering c'est tout ce qui concerne le service à bord. Deux millions de boissons sont ainsi servies chaque année à bord des avions de la compagnie.
Une soixantaine de produits sont référencés auprès de la compagnie, l’une des dernières en France à fonctionner avec son propre service de catering. Si l’hiver, les produits sont commandés une fois par mois, l’été avec le pic aérien, c’est tous les quinze jours qu’une commande est passée pour alimenter les plateformes de catering des 4 aéroports de l’île.
"On a notre centrale d’achat, on achète nos produits identitaires, on gère tout de A à Z", explique Johann Diani, responsable de la centrale Catering Bastia.
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Chapitre 5 : des économies pour l’avenir
A trois ans du renouvellement des obligations de service public (OSP), toutes les pistes sont bonnes pour faire des économies : planification des congés, organisations des visites médicales jusqu’aux sujets qui fâchent comme l’absentéisme ou le non remplacement des départs en retraite, rien n’échappent à la direction des ressources humaines de la compagnie.
"C’est un travail incessant qui a aussi comme origine des changements de réglementation qui bougent les habitudes et les règles de travail", explique Philippe Dandrieux, président du directoire.
Originalité, "pour gagner en productivité", certains pilotes peuvent sur la base du volontariat louer leurs services pour d’autres compagnies ou en qualité d’instructeur afin d’"alléger la masse salariale de la compagnie".
L’entreprise doit faire des économies, estimées à 15 millions d’euros sur trois ans. Pour la première fois, la compagnie régionale a proposé à ses salariés de rentrer dans son capital.
"C’est une bonne proposition pour faire prendre conscience aux employés que le devenir de cette compagnie nous appartient", indique Stéphane Guaschi, commandant de bord et directeur des personnels navigants.
Rester "Les ailes de la Corse", c'est aussi préparer l'avenir...