Saisi par l'association environnementale U Levante, le tribunal administratif de Bastia retoque partiellement le plan local d'urbanisme de Calenzana. La commune dispose de trois mois pour l'abroger.
La décision est tombée le 28 mars, après rectification d'une erreur matérielle le 24 mars : le tribunal administratif de Bastia, saisi par U Levante, ordonne à la commune de Calenzana l'abrogation partielle de son PLU, ou plan local d'urbanisme, dans les trois mois. Plusieurs zonages sont ainsi déclarés illégaux.
Un jugement dont s'est félicité l'association environnementale sur son site internet. Car pour U Levante, dans cette commune qui compte plus de 2400 habitants et 37% de résidences secondaire (plus d'un logement sur trois) "les mises en valeur résidentielle ont remplacé les mises en valeur agricole".
"Si l’on regarde les images aériennes des zones qu’U Levante a déférées auprès des tribunaux, on peut voir qu’il s’agit essentiellement de maisons pavillonnaires, construites le long des routes sur des terres agricoles de fortes potentialités", souffle l'association, qui rappelle sa farouche opposition "à cette consommation excessive des terres agricoles et s’inquiète du nombre de piscines qui consomment d’énormes quantités d’eau. L’État va-t-il, cet été encore, obliger les agriculteurs à économiser l’eau alors que tant de piscines en consomment ? Jusqu’à quand va-t-on continuer à épuiser nos ressources, nos terres et notre eau ?"
Néanmoins, regrette U Levante, le PLU ayant été approuvé il y a plus de dix ans, en 2011, "certains zonages sont déjà largement construits. La commune bénéficiant d’atouts agricoles considérables, son histoire a été fortement, si ce n’est exclusivement, marquée par l’activité agropastorale et son paysage est le résultat de cette activité. Or 108 hectares de zones à urbaniser du PLU sont pris sur des prairies et des vergers d’oliviers centenaires."
Constat qui fait dire à l'association environnementale que les auteurs du PLU de Calenzana, qui totalise 266 hectares de zones constructibles, "ont visiblement oublié l’agriculture et le pastoralisme pour choisir un développement résidentiel particulièrement ambitieux. Le choix d’urbaniser les vergers multicentenaires est à ce titre révélateur d’un « tout constructible » incompatible avec une vision plus mesurée qui aurait conduit à un développement harmonieux".
Outre l'abrogation partielle de son PLU, la commune de Calenzana est également condamnée par le tribunal administratif à verser 1500 euros à U Levante au titre des frais exposés par l'association et non compris dans les dépens.