30e édition du festival de la BD de Bastia : entretien avec l’auteur Benjamin Bachelier

Entre le 30 mars et le 2 avril se tiendra la 30e édition du festival de la BD de Bastia. Pour l’occasion, l’auteur Benjamin Bachelier, qui a notamment réalisé l’affiche de l’édition 2023, répond aux questions de France 3 Corse ViaStella.

Le centre culturel Una Volta accueille et organise, jusqu’au 2 avril, la 30e édition du festival de la BD et de l’illustration de Bastia.

Pour ses 30 ans, le festival accueillera des grands noms de la bande dessinée comme ZEP ou Catherine Meurisse, mais aussi des auteurs moins connus. Six d'entre eux sont Corses.

Parmi eux, Benjamin Bachelier, à qui l’exposition « Le plaisir du trait » sera consacrée, et qui a réalisé l’affiche de la manifestation. Il répond aux questions de France 3 Corse ViaStella.

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In tantu in cultura festival de la BD de Bastia ©FTV

Qu’elle a été votre source d’inspiration pour cette affiche ?

Il y a plusieurs sources d’inspiration, il fallait représenter Bastia et puis j’avais envie d’introduire un peu de fantaisie pour pas que cela soit trop conventionnel, tout simplement.

Comment définiriez-vous votre style ?

Il y a un truc d’amusement, de joie, à faire au quotidien. C’est le désir du dessin, de l’envie de faire et d’être dans le moment présent. Ça reste ludique malgré tout, j’essaye du moins que cela le soit. Il y a quelque chose de très méditatif dans le dessin, mais aussi quelque chose de très ludique. Un plaisir qui remonte peut-être à l’enfance. Mais aussi quelque chose de l’ordre du moment présent, d’être là où je suis au moment où je le fais. C’est presque de l’ordre de la méditation.

Cette ambiance de proximité avec le lecteur est-ce que c’est ce qui fait que vous revenez pour la troisième fois ?

Exactement. Ça fait partie des festivals qui sont parmi les auteurs et autrices très prisés aussi pour ça. Il n’y a pas le côté dédicace à heures fixes en non-stop et en étant quasiment attaché à la table. Là, il y a une espèce de liberté qui est basée sur une rencontre, un échange, qui se fait naturellement avec le public entre ceux qui veulent ou pas. C’est une rencontre tout simplement.

Il y a une décontraction dans l’ambiance ?

Oui complètement. À tel point que quand je suis venu en 2007, j’étais un peu perturbé. Je ne savais pas trop quoi faire. Je me demandais quand je devais dédicacer. J’ai mis quelques heures à comprendre, et maintenant, j’ai pris le pli.

La bande dessinée a évolué, certaines planches se vendent aux enchères plusieurs milliers d’euros, comment est né ce marché, est-ce que c’est une reconnaissance de la valeur de votre travail ou est-ce purement mercantile ?

Ce sont les deux. Il y a le travail en lui-même qui est reconnu, enfin. Et quand ça génère de l’argent, ça attire aussi l’argent. Ça se nourrit l’un, l’autre. Ce sont des milliers d’euros, mais ça reste des sommes assez modestes. Même des pages d’Hergé, ce sont quelques centaines de milliers d’euros, mais par rapport à certains artistes contemporains, c’est finalement assez peu. Il y a des collectionneurs et des investisseurs aussi, parce que ça peut rapporter de l’argent. C’est donc un mélange des deux, mais je crois que ça fait partie de l’histoire de l’art en général. Il a ce mélange un peu poreux entre l’argent, le pouvoir, je crois et ce n’est pas nouveau.

Cela a un effet sur la vie des auteurs ? On peut vivre du dessin ? On dit maintenant auteur, est-ce que ça change aussi le rapport ?

Oui, ça change le rapport. On peut aussi en vivre, mais ça reste compliqué. Je ne suis pas calé pour en parler, mais il y a une phase assez compliquée pour vivre de la bande dessinée correctement.
Le festival de la BD à Bastia attire chaque année plus de 10 000 visiteurs, amateurs ou seulement curieux, adultes ou enfants. Tous pourront, du 30 mars au 2 avril, tout voir gratuitement.

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