Depuis 15 jours, les boues d'épuration de la Communauté d'Agglomération de Bastia ne peuvent plus être traitées sur l'île. La société qui s'en occupait a fermé. Les autorités sont à la recherche d'autres solutions locales mais face à une situation critique, ils envisagent l'exportation.
Si la régie publique des eaux du Pays Bastiais assure chercher des solutions locales pour traiter ses boues d’épuration, selon nos informations, deux bennes ont tout de même été envoyées sur le continent lundi soir pour être traitées à Orange.
Il s’agirait d’un test explique-t-on, au cas où le traitement ne puisse pas se faire au niveau local. Combien de tonnes de boues ont été transportées dans ces deux bennes ? Nous n’avons pu avoir la réponse. Quant aux autorisations pour le transport, si on nous assure qu’elles ont toutes été demandées et obtenues, la Préfecture, elle n’en avait pas eu connaissance
Blocage depuis 15 jours
Derrière ces questions sans réponses, un problème qui dure depuis 15 jours : la régie publique ne peut plus retraiter l’ensemble de ses boues d’épuration en Corse. L’entreprise LombriCorse à Lucciana, qui s’en chargeait jusqu’à récemment, a fermé en octobre.
Elles ont été transférées sur le site de l’entreprise à Corte. Mais depuis 15 jours l’usine ne prend plus en charge les boues de la Communauté d’agglomération bastiaise. Sa capacité annuelle est fixée à 7 300 tonnes. . Aujourd’hui, elle atteint les 6000 tonnes, il lui reste donc de la place mais elle donne la priorité aux boues de ses autres clients, d’Ajaccio, de Balagne ou de la plaine orientale.
60 à 80 t à traiter chaque semaine
Or, la CAB produit entre 60 et 80 tonnes de boues par semaine, un quart du volume des boues produites en Corse.
La régie bastiaise Acqua Publica fait face à une situation de crise mais déclare gérer l’urgence : « Il y a des stades d’attente qui sont tout à fait normaux, on veille à ce que les niveaux ne soient pas dépassés. La STEP [station d’épuration, ndlr] est un outil de haute technologie qui, si elle est saturée, se mettra elle-même en sécurité. On ne veut pas arriver à ça », rassure Michel Rossi, président d'Acqua Publica, la régie des Eaux du Pays Bastiais.
Depuis une semaine la régie cherche des solutions et négocie avec des opérateurs privés de traitement des boues. Elle espère trouver une solution locale mais d’autres possibilités sont envisagées : « Nous sommes handicapés dans la mesure où on envisage, si on n’arrive pas à traiter les boues sur place, d’en exporter une partie sur le continent. Mais ça n’est pas le cas aujourd’hui parce qu’on travaille sérieusement avec l’aide des pouvoirs publics locaux, des élus locaux, de la CTC et des relais qu’on peut avoir, à ce qu’on trouve une solution locale », assure Michel Rossi.
Mais l’exemple des boues envoyées sur le continent lundi prouve que pour l’heure, aucune solution définitive n’a encore été trouvée.