Le bâtiment sera en travaux jusqu'en 2026, ce qui devrait chambouler considérablement le paysage culturel bastiais. Mais le projet est ambitieux, et spectaculaire.
La ville de Bastia ne s'en cache pas. Le futur théâtre de Bastia est "la pierre angulaire du projet de candidature de Bastia-Corsica au label Capitale européenne de la culture".
Pour être à la hauteur de l'enjeu, elle n'a pas lésiné sur les moyens. Quatre ans d'études et de travaux, qui s'étendront jusqu'en septembre 2026, pour une facture supérieure à 33 millions d'euros (financés par la ville, la collectivité de Corse, et l'Etat, au titre de PTIC).
Mélange de genres
L'approche privilégiée, pour ce chantier de taille, c'est "concilier la restauration patrimoniale du lieu tout en affirmant un nouveau caractère architectural unique". Il faut reconnaître que les projections présentées en début de semaine sont spectaculaires.
Si les façades classiques seront "conservées, restaurées et restituées dans leur état d'origine", selon la municipalité, le bâtiment sera coiffée d'une couronne de verre de plusieurs étages, qui sera le nouveau foyer du conservatoire Henri Tomasi. Au niveau supérieur, un patio pourra recevoir des spectacles de taille modeste, tout comme la grande terrasse du dernier étage.
L'esplanade qui surplombe la rue César Campinchi et était réduite au rang de parking depuis des décennies, va être réaménagée, et pourra accueillir des "festivités et spectacles de petites formes".
Plusieurs scènes
A l'intérieur, l'heure est également au réaménagement, du péristyle, qui sera désormais le lieu d'accueil du théâtre et du conservatoire, à la salle des congrès, qui deviendra "un auditorium polyvalent", qui pourra recevoir jusqu'à 196 personnes.
La grande salle, qui était à bout de souffle, va également être réaménagée, même si la jauge, de près de 800 personnes, sera équivalente à celle d'aujourd'hui.
C'est le cabinet HUITETDEMI qui a décroché le contrat. La concurrence était rude. 52 candidatures ont été déposées, parmi lesquelles quelques noms prestigieux, tels que Rudy Ricciotti (à qui l'on doit le MuCEM de Marseille), ou Christian de Porzamparc (Cité de la musique, à Paris).
Le théâtre municipal pourra toujours accueillir les spectacles de la saison culturelle en course, et ne fermera ses portes que l'année prochaine. Sans surprise, cela va chambouler pour quelque temps le paysage culturel bastiais, et demander une certaine souplesse dans la programmation...
Chamboulement
Durant trois ans, c'est l'Alb'Oru, à Lupinu, qui recevra les artistes qui se produisaient habituellement au centre-ville. Quant aux gros festivals qui prenaient place rue Favalelli, tels qu'Arte Mare, les rencontres musicales de Méditerranée, les Musicales ou le festival du film italien, ils devront trouver refuge ailleurs, le temps des travaux.
C'est le cas également des cours du conservatoire Henri Tomasi, qui cherchent encore un lieu de remplacement...