L'attaquant brésilien du SC Bastia comparaît ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris pour son coup de tête asséné au milieu de terrain du PSG Thiago Motta, le 16 août dernier. Ce geste lui a déjà valu six mois de suspension. La procureure a requis 8 mois de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende.
Ce jeudi matin, le parquet a requis 8 mois de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende à l'encontre de Brandao. L'attaquant brésilien du SCB comparaît pour avoir asséné un coup de tête au milieu de terrain du PSG Thiago Motta, au terme d'un match de Ligue 1 au Parc des Princes, le 16 août dernier. La décision devrait être rendu jeudi après une suspension d'audience.
Brandao a reconnu les faits mais nié le caractère prémédité de l'agression.
Préméditation ?
La préméditation est une circonstance aggravante. Si elle est retenue, Brandao risque jusqu'à trois ans de prison. Par ailleurs, étant donné que l'agression a eu lieu dans une enceinte sportive, le joueur peut être interdit de manifestation sportive. Cette interdiction peut aller jusqu'à 5 ans.
Pour la représentante du ministère public, le caractère prémédité du geste de l'attaquant brésilien ne fait pas de doute, "un coup de tête totalement disproportionné et non pas immédiat". Nous sommes, selon elle, face à "un comportement qui est pensé, qui est calculé, (...) au-delà d'un comportement qui est simplement affligeant". Elle a rappelé que la jurisprudence retenait la préméditation notamment lorsqu'il y avait eu menace "quelque temps avant".
"Sur le terrain lors de notre échange, il m'a bien dit qu'il m'attendrait. J'étais loin d'imaginer qu'il le ferait vraiment", a déclaré Thiago Motta lors de son audition par les policiers. Il n'était pas présent à l'audience jeudi, pas plus que Brandao, actuellement hospitalisé. Le Brésilien de Bastia, doit être opéré du tendon du quadriceps de la cuisse droite après une blessure à l'entraînement, la semaine dernière.
"Une impulsion subite"
Brandao a lui-même reconnu avoir évoqué, lors de la rencontre, un rendez-vous après le match, mais pour s'"expliquer" avec l'international italien, a rappelé son conseil Olivier Martin. Dès lors, "son geste n'est pas prémédité", c'est un "acte irraisonné", une "impulsion subite", a plaidé l'avocat. Pour le conseil du joueur bastiais, les insultes proférées par Thiago Motta lors du match expliquent que Brandao ait "pété les plombs" après la rencontre.
Selon l'attaquant brésilien, le joueur du PSG lui a dit qu'il n'était "pas un homme" et l'a notamment accusé d'avoir effectivement commis un viol lorsqu'il jouait à Marseille, faits pour lesquels il a bénéficié d'un non-lieu en 2012. "La réalité, c'est que le coup a été porté parce que Thiago Motta" avait "pris un ascendant psychologique" sur Brandao, a plaidé Me Martin.
Il a invité le tribunal à tenir compte du fait que le footballeur de Bastia avait" déjà payé cher sur le plan médiatique" et "sur le plan disciplinaire". La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) a ainsi déjà sanctionné l'attaquant de 34 ans de six mois de suspension, décision confirmée en appel. Il ne pourra, quoi qu'il arrive, reprendre la compétition qu'à partir du 22 février.