Libérer la parole et éveiller les consciences, c'est le premier objectif du collectif anti-mafia Maffia Nò a Vita Iè fondé à Ajaccio le 25 septembre 2019. Le grand débat public organisé à Bastia ce 7 novembre a permis d'entamer les échanges.
" Est-ce que c'est normal que sur un chantier on voit débarquer un entrepreneur, un "affairiste", dans une voiture blindée, escorté d'hommes armés ?"
Est-ce que c'est normal que lorsqu'on le signale à un gendarme "il détourne les yeux et fait semblant de ne pas avoir entendu ?"
Le fait même que ce chef d'entreprise du bâtiment pose ces questions à voix haute, en public, est certainement un fait nouveau, et une avancée dans la dénonciation des pratiques mafieuses en Corse.
Pour cette première réunion publique du collectif A Maffia Nò, A Vita Iè, la salle était comble. Une poignée d'élus, des citoyens, mais très peu de jeunes.
Ne plus subir, oser parler, dans toutes les interventions un même message : s'engager et dire stop aux pratiques mafieuses.
Maintenant ça suffit, on ne va pas continuer à compter les morts !
Souvent à travers des exemples précis et concrets, deux sujets principaux ont été évoqués : les manquements de l'Etat, et les liens entre certains élus corses et des personnes mafieuses.
Membre du collectif, Marie-France Giovannangeli en appelle à dresser un "cordon sanitaire" entre la société civile et la mafia. Et propose que soit appliquée une "présomption de culpabilité" à l'égard de certaines personnes dont les agissements sont notoirement connus, afin de les écarter des listes électorales.
D'autres réunions publiques sont prévues, ce dimanche à Calvi, le 22 novembre à Porto-Vecchio et le 8 décembre à l'université de Corte.
Promise par Gilles Simeoni, la tenue d'une session extraordinaire à l'Assemblée de Corse n'a pas encore été fixée.