Après l'agression d'un professeur au lycée de Montesoro le 9 septembre dernier, la sécurité des établissements scolaires de Bastia a pu être remise en question. Quels sont les dispositifs mis en place dans les écoles, collèges et lycées pour éviter notamment les intrusions ? Reportage dans la région bastiaise.
Au lycée de Montesoro, on entre comme dans un moulin... Pas de quoi se sentir en sécurité.
"Il faudrait un peu la renforcer, mettre des caméras et des personnes à la loge", estime un élève."Que d'autres lycéens ou collégiens puissent rentrer dans le lycée, c'est assez inquiétant quand même", abonde une autre.
L’établissement est construit sur 5 hectares, avec 14 entrées, alors difficile de contrôler, selon le proviseur. Le jour de notre tournage, un jeune essaie de s'introduire dans le lycée. "C'est ce qu'on appelle un élément extérieur, indique Jean-Martin Mondoloni. La plupart de ceux qui viennent, comme lui, le font de façon bienveillante..."
Dans cet établissement, un accueil existe, avec des caméras de surveillance, mais pas de contrôle à l’entrée. Une loge de filtrage doit être installée depuis plusieurs années. Mais elle est toujours en travaux. C’est la Collectivité de Corse qui finance.
"Une loge de filtrage, ce n'est pas seulement une structure, c'est une loge qui contient la téléphonie, les alarmes incendies et aussi la vidéo surveillance", explique le proviseur.
Rassurer
Autre ambiance au collège de Biguglia : on mise sur l’accueil humain. Avec un maître mot : rassurer.
"À l'entrée, au portillon, il y a une assistante d'éducation qui les accueille, indique Yannick Decombes, principale du collège de Biguglia. À l'arrêt de bus également, il y a une assistante d'éducation qui les dirige tout simplement vers l'entrée de l'établissement. C'est toute une équipe. C'est une volonté qu'il y ait du personnel autour d'eux et pour sécuriser leur entrée dans l'établissement."
En plus de la surveillance des élèves, un filtrage des entrées est mis en place avec un protocole bien précis. Chaque personne extérieure est identifiée.
L’équipe de direction est formée par la gendarmerie à la gestion de crise.
"Cela peut être des crises d'ordre climatique, ça peut être des crises liées à des intrusions, à des personnes qui viennent de l'extérieur et qui vont causer du désordre dans l'établissement, comme un parent agacé ou énervé...", illustre Patrice Ettori, principal adjoint du collège.
Systèmes d'alerte
Dans les écoles primaires, comme à Borgo, ce sont les mairies qui gèrent les investissements.
La commune a même mis en place un système d’alerte ultra-sophistiqué, dans le cadre du plan particulier de mise en sûreté prévu par l’Education nationale.
"C'est une sonorisation qui est présente sur l'ensemble de l'établissement et qui diffuse des messages d'alerte qui peuvent être déclenchés par l'intermédiaire d'un téléphone. On a des messages enregistrés, comme nos sonneries de cours, de récréation, de début ou de fin de confinement et la fameuse M6, c'est-à-dire l'alerte attentat", décrit Jean-Marie Iborra, animateur principal en charge des affaires scolaires à Borgo.
La sécurité des enfants est devenue un enjeu de société.
En Corse, même si jusqu’ici le climat est plutôt apaisé dans les écoles, l’Académie a recensé une légère augmentation des tensions entre enseignants et parents d’élèves.
Retrouvez le reportage de Sybille Broomberg et Typhaine Urtizverea :