Le mouvement de protestation des surveillants du centre pénitentiaire de Borgo a des répercussions au-delà de la prison. Ce lundi matin, une audience correctionnelle a été ajournée à Bastia car des prévenus n’ont pu être extraits de la prison.
Ce lundi, ils étaient 11 à devoir se présenter devant le tribunal de grande instance de Bastia. Mais ils ne seront finalement que quatre à comparaître libres dans la salle d’audience. Pourtant tout était en place néanmoins les principaux intéressés manquaient à l’appel. Les sept individus incarcérés à la maison d’arrêt de Borgo n’ont pas pu être extraits de leur cellule.
La semaine dernière, la grève du personnel pénitentiaire n’avait pourtant pas entaché le bon déroulement des audiences. « Il y a eu un impact sur les conditions dans lesquelles les audiences ont pu se tenir. Nous avons dû prendre un certain nombre de dispositions dans la mesure où des détenus qui devaient être jugés n’ont pas pu être extraits.
De manière à pourvoir les entendre par visioconférence était possible, en lien également avec le barreau qui comprend parfaitement les dispositions que nous sommes amenés à mettre en place. Et dans la mesure du possible, des extractions ont également eu lieu pour permettre la tenue classique des audiences », précise Caroline Tharot, procureure de la République de Bastia.
« Un vrai problème de procédure pénale »
Mais ce lundi, ni extraction ni visioconférence, l’audience a été suspendue pour 24 heures. Demain, mardi, si le problème persiste le procès sera renvoyé avec des complications à la clef.
Certains des prévenus qui devaient comparaître pour trafic international de cocaïne arrivent au terme de leur détention provisoire. « Le problème va se poser demain. Parce que si ce dossier est renvoyé, il est prévu que nos clients soient détenus jusqu’à l’audience.
Donc que va-t-il advenir des clients qui sont détenus ? Notamment la cliente que je représente. Il y a un vrai débat qui va s’instaurer, un vrai problème pénal et notamment de procédure pénale. Notamment sur la liberté. Que va-t-on faire de nos clients en attendant ? », s’interroge maître Ugo Imperiali, Avocat de la défense.
Après une semaine de conflit, au-delà des prisons, se seront bientôt les tribunaux qui pourraient tourner au ralenti.