Face au vieillissement des médecins généralistes et à la difficulté de trouver des remplaçants, plusieurs micro-régions de l'île sont concernées par la désertification médicale. Cabinets ou maisons médicales financés par les communes, recrutement d'assistants médicaux, quelles solutions ?
C'est l'épine dorsale montagneuse de la Corse qui est la plus touchée par la désertification médicale, mais certains villages de la plaine orientale sont aussi concernés par la disparition de professionnels de santé de proximité.
La Haute-Corse est le troisième département le plus pauvre de France en médecins. Et 12% de la population de l'île réside dans des territoires fragiles, en situation de désertification médicale.
A Bastia l'an dernier, le départ en retraite de 8 des 20 médecins généralistes de la ville a posé des difficultés.
En ville comme en milieu rural, le recours à un(e) assistant(e) médical(e) peut permettre au médecin de se dégager des tâches administratives pour consacrer plus de temps aux soins. Le plan de santé annoncé en 2018 prévoit une aide financière de 50.000 euros par assistante médicale et par an, conditionnée au regroupement des praticiens.
A la maison médicale de Calenzana, où les praticiens en font l'expérience, l'un des médecins estime qu'il gagne 3 à 4 minutes par patients, et peut ainsi recevoir 3 à 4 patients de plus par jour, ou leur consacrer plus de temps !
Dans le Niolu, les 900 habitants de cette micro-région sont restés plusieurs mois sans médecin généraliste. Les communes ont fait circuler une annonce comportant une offre : un cabinet et un logement gratuit pendant trois ans, contre l'engagement de rester au moins cinq ans.
Et c'est de Roumanie que le docteur Ududec et son épouse sont venus s'installer à Calacuccia en août 2018. Depuis le cabinet ne désemplit pas : 10 à 15 patients par jour, et 30 en 40 en période estivale.
Globalement les médecins se font rares dans le cortenais, même si à Corte la situation est plus sereine depuis que 4 jeunes médécins ont le projet de s'y installer.
Mais dans cette ville universitaire qui accueille de nombreux touristes l'été, le centre hospitalier de 200 lits n'est équipé ni de scanner, ni de service d'urgence.
Des améliorations attendues avec le projet de santé 2022.