La 19ème édition des "Scontri Internaziunali" se déroule du 28 février au 2 mars dans la cité paoline. Organisées par le syndicat étudiant Ghjuventù Indipendentista, ces conférences débats accueilleront cette année encore plusieurs délégations internationales, venues d'Arménie, de Galice et de Sardaigne.
C'est chaque année l'un des temps forts de la Ghjuventù Indipendentista : la 19ème édition des "Scontri Internaziunali di a ghjuventu in lotta" s'ouvre ce mardi 28 février à Corte.
Ce sont trois journées d'échanges et de débats qui sont ainsi proposées aux participants, notamment autour des "luttes contre le colonialisme contemporain". Des rendez-vous auxquels prendront part plusieurs délégations internationales de jeunes, venues d'Arménie, de Galice, et de Sardaigne.
Présentation du programme avec Anna-Dea Prosperi, militante au sein du syndicat étudiant.
Quels sont les principaux axes de cette 19e édition ?
Nous restons comme toujours sur ce qui nous caractérise le plus, à savoir des débats organisés le long des journées, et des soirées pour se retrouver et échanger ensuite. Les Scontri Internaziunali, cela représente un événement majeur pour notre syndicat, des rencontres qui s'inscrivent dans la continuité, et que nous ne voulons pas manquer de proposer.
Plusieurs délégations internationales sont programmées, la FRA [fédération révolutionnaire arménienne] Nor Séround, les membres de Galizia Nova, le collectif Sardinnia Aresti... Sur quels critères s'effectuent ces choix ?
En ce qui concerne la Sardaigne et la Sicile, c'est un rendez-vous annuel, mais nous prenons aussi régulièrement le contact avec d'autres délégations de jeunes, par le biais du bouche à oreille, des réseaux sociaux, de ce que d'autres délégations peuvent nous faire remonter. L'international, c'est dans le nom même de ces rencontres, donc c'est essentiel pour nous de pouvoir échanger et partager avec des jeunes des mouvements de lutte partout dans le monde.
C'est un bon moyen pour nous de nous enrichir, de faire rayonner internationalement notre propre mouvement, et de rencontrer d'autres personnes aussi tout simplement, puisque la rencontre, c'est une richesse.
Pour les jeunes Arméniens ou encore les Galiciens, la situation n'est pas exactement similaire à celle que l'on rencontre en Corse, bien sûr, mais c'est intéressant justement de se confronter à cette diversité, et de souligner parmi toutes ces différences, les ressemblances dans nos luttes, et des manières communes de progresser en s'écoutant les uns et les autres.
Cette édition sera d'autant plus particulière, après une année marquée par les manifestations et mouvements qui ont découlé de l'assassinat d'Yvan Colonna...
Tout à fait. L'an dernier, les Scontri avaient été annulées suite aux "événements Yvan Colonna". Cette année, c'est leur retour, et nous allons revenir largement sur son assassinat, avec notamment la tenue d'une discussion-débat à ce sujet jeudi 2 mars, en compagnie de Me Emmanuel Mercinier-Pantalacci, qui était son avocat, de Thierry Casolasco [président de l'Associu Sulidarità, ndlr], de l'avocat Juan Branco, et de Jean-Guy Talamoni [ancien président de l'Assemblée de Corse].
Pour moi, c'est un fait indéniable, l'assassinat d'Yvan Colonna, et la forte mobilisation qui en a suivi, ont marqué un tournant historique dans l'engagement nationaliste et indépendantiste des jeunes Corses. C'est un événement qui a marqué et marquera notre histoire, un événement porté par la jeunesse.
Et je pense que cet engagement subsiste encore aujourd'hui, presque un an après le drame. Ceci, de façon tout à fait légitime, puisque certaines avancées ont certes été gagnées, mais nous sommes et nous restons un peuple en lutte.
Quel regard portez-vous sur les discussions entre Paris et les élus corses autour de l'avenir institutionnel de l'île ?
Ces négociations appartiennent à l'exécutif et je préfère ne pas m'exprimer sur le sujet. La Ghjuventù Indipendentista s'inscrit dans tous les cas dans un mouvement qui est partie prenante de la lutte pour la libération et notre indépendance.