La ministre de la fonction publique Annick Girardin a poursuivi vendredi sa visite en Corse par une rencontre-débat avec les 121 élèves de l'Institut régional de l’administration de Bastia autour du thème "de la neutralité des agents publics".
La question s'est trouvée éminemment politique, débattue avec celles et ceux qui seront les futurs cadres de l'administration. La ministre a estimé que cette "neutralité" avait été bafouée ces dernières jours. Notamment par François Fillon et Marine Le Pen, qui ont dernièrement critiqué le travail des juges.
"Les fonctionnaires n'ont pas à subir de pression, n'ont pas demain à répondre à des menaces, la neutralité est essentiel dans notre bon fonctionnement", a tenu à rappeler Annick Girardin.
François Fillon, annonçant sa convocation en vue d'une mise en examen, a eu mercredi des mots très durs pour l'institution judiciaire, à laquelle il reproche un "assassinat politique".
Marine Le Pen, candidate de l'extrême-droite à l'élection présidentielle, a déclaré jeudi que la justice était "instrumentalisée" afin de lui nuire.
Le président de la République François Hollande a estimé jeudi en Corse qu'il ne pouvait y avoir de manifestation qui "remette en cause les institutions, la justice", à trois jours d'un rassemblement organisé à Paris par François Fillon.
Dès mercredi soir, les deux chefs de la Cour de cassation, plus haute juridiction française, étaient sortis de leur habituelle réserve pour défendre la neutralité des fonctionnaires de justice.