À Centuri, retour à l'ancien Plan Local d’Urbanisme, 19 zones posent toujours problème

Refusé par le préfet en 2009 et 2010, le Plan Local d’Urbanisme de Centuri (Cap Corse) a été en partie abrogé par le nouveau maire en 2014. Mais des contribuables ont attaqué cette décision municipale, et le tribunal administratif de Bastia vient d'annuler l'abrogation pour vice de forme.

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Un petit port de pêche entouré d’un environnement idyllique. Centuri à toutes les caractéristiques pour séduire les investisseurs. Dans le village, le mètre carré peut atteindre une centaine d’euros. À ce prix, toutes les discussions relatives au plan local d’urbanisme (PLU) déchaînent les passions.

Pierre Carrara, un habitant de la commune, ne comprend pas pourquoi un terrain, déjà en partie urbanisé a été rendu inconstructible. « Si on bloque la construction et le développement de Centuri et bien les jeunes n’ont plus qu’à partir du village. D’autant plus que les gens qui voulaient construire et qui ne peuvent pas construire sont partis », indique-t-il. 

Pierre Carrara a contesté devant le tribunal administratif de Bastia l’abrogation du PLU qui permettait de rendre 19 zones inconstructibles. Sa requête a été acceptée sur un vice de forme. Une démarche approuvée par certains habitants notamment des professionnels du bâtiment qui voient leur activité se réduire comme peau de chagrin.

« Moi entreprise de maçonnerie, j’ai discuté dernièrement avec un architecte qui habite Centuri qui me disait qu’ici, à Centuri, tout est bloqué. Il n’y a plus rien. On n’a plus de travail et on est pris à la gorge », déplore Jean-Antoine Ringioni, professionnel du B.T.P.

« On construit sur Centuri »


De son côté, le maire de Centuri tient à respecter la loi. C’est suite à la demande du préfet de la Haute-Corse que 19 zones sont passées de constructibles à inconstructibles. Elles ne respectaient pas la loi littoral, les espaces remarquables ou n’étaient pas assez desservies en eau potable, assainissement et réseaux électriques.




« Moi, je ne suis pas là pour défendre des cas particuliers. Je défends un cas général, je défends le territoire de la commune et j’insiste là-dessus. Des permis de construire sur Centuri sont délivrés, des déclarations de travaux sont délivrées. On construit sur Centuri. On construit peut-être plus que certaines communes où il n’y a pas de document d’urbanisme », indique David Brugioni maire de la commune.

La décision du tribunal administratif de Bastia ne devrait pas changer le fond de l’affaire. Ce qui a été considéré hier comme illégal reste illégal. À moins que l’administration se dédise elle-même. Mais ça, c’est une autre histoire.


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