Marlène Schiappa en Corse : "si la victime de violences conjugales ne va pas à la plainte, c'est la plainte qui ira à la victime"

La ministre consacre une grande partie de sa visite en Corse à la lutte contre les violences faites aux femmes. L'occasion de présenter les derniers dispositifs mises en place, sur l'île comme ailleurs. Entretien.

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La lutte contre les violences faites aux femmes avait été déclarée grande cause nationale du quinquennat Macron. Alors sans surprise, à l'approche de la présidentielle, l'Etat entend montrer qu'il reste mobilisé. 

Marlène Schiappa, qui est le visage gouvernemental de ce combat, est en Corse jusqu'à ce soir pour le rappeler. Jeudi 20 janvier, lors de sa visite bastiaise, la ministre l'a répété à de multiples reprises : " on veut lever un à un tous les obstacles qui existent entre les femmes victimes de violence conjugale ou de violence sexuelle, et la plainte. On a formé pour cela des policiers, des gendarmes, on a créé une grille d'évaluation du danger, ou encore mis en place un accueil différencié au commissariat". 

Mais ce n'est pas suffisant : "il y a encore des femmes qui nous disent qu'elles ne veulent pas, ou qu'elles ne peuvent pas franchir la porte d'un commissariat ou d'une gendarmerie". 

Prise de plainte hors les murs

Alors, promet Marlène Schiappa, si "la femme ne va pas à la plainte, c'est la plainte qui ira à la femme". Manière de résumer en une phrase les nouvelles mesures mises en place.

  • La première, les camionnettes de la gendarmerie qui vont sillonner le rural, à l'écoute de victimes d'agression sexuelle ou de violences. C'est le cas à Sotta, en Corse-du-Sud. 
  • Ensuite, l'ouverture des "maisons de confiance et de protection des familles". Il y en a 53 en France. En Corse, "il y en a une à Porto-Vecchio, caserne Graziani, et il y en aura bientôt une en Haute-Corse".

  • Enfin, les hôpitaux, désormais relais supplémentaire : "désormais, lorsqu'une victime se rend aux Urgences parce qu'elle a été frappée, ou agressée, ou violée, elle peut déposer plainte sur place". 

Cette visite a également été l'occasion de faire le point sur les bracelets anti-rapprochement (BAR) et les téléphones grave danger (TGD), mis en place en 2019 et permettant de surveiller les auteurs de violences conjugales, pour les empêcher de s'approcher de leurs victimes. 

En Corse, il y a quatre téléphones actifs pour 9 effectifs, et 1 bracelet actif pour 3 disponibles. 

Mais elle a reconnu que la mesure était encore perfectible sur l'île. "Il y a un périmètre à respecter pour l'agresseur, mais sur les petits territoires, le bracelet peut se déclencher, en raison de la proximité. Même quand il n'y a pas de volonté de nuire".

"Ca fait partie des choses que nous devons améliorer", reconnaît Marlène Schiappa.  

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