Premier épisode de notre rendez-vous quotidien dédié aux prochaines municipales, avec Filippo de Carlo, candidat à la mairie de Bastia. A la tête de la liste Bastia forza Nova, il s'inscrit dans la lignée du mouvement des gilets jaunes.
"L'important, c'est que les idées passent. Personne ne se bat pour perdre, on veut toujours gagner, mais ce sont avant tout les idées qui doivent être entendues".Filippo de Carlo le sait, il devra endosser le costume du "petit candidat" en mars prochain.
Il n'est pas le seul à se présenter pour la première fois à Bastia, mais il est sans conteste le visage le moins connu.
Le trentenaire s'est lancé dans la campagne, à la suite de l'élan créé par le mouvement des gilets jaunes.
Sans étiquette, il est néanmoins soutenu par le mouvement Leia Naziunale.
En revanche, dans un communiqué de presse du Rassemblement National qui nous a été adressé, le délégué national aux fédérations et directeur de campagne des Municipales, Gilles Pennelle précise que "le Rassemblement National ne soutient pas et ne participe pas à la liste de M. Filippo de Carlo à Bastia".
En effet, il est soutenu par Jean-Antoine Giacomi mais celui-ci "n'est plus adhérent du Rassemblement National".
Mais, sur notre plateau, Filippo de Carlo se garde bien de s'apesantir sur ces soutiens.
Il veut inscrire sa démarche dans un mouvement plus global, de rejet d'un système.
"Mon soutien le plus proche, ce sont les gens. ce sont mes proches, ma famille, et puis surtout, on a voulu donner un électrochoc à cette classe politique qui est déconnectée, selon nous".
Une continentalisation de la Corse
Le credo de Filippo de Carlo, c'est La Corse, et les Corses, avant tout.
Ainsi, lorsqu'on aborde avec lui la question des logements sociaux, qui représentent près d'un tiers des logements de la ville, la tête de liste du mouvement Citadini Corsi rappelle que "25 % de ces logements sociaux sont gardés disponibles pour les nouveaux arrivants. Et en conséquence, les personnes qui ont fait la demande d'un logement depuis 10 ans se voient passer devant par des gens qui arrivent d'ailleurs."
Sur la question de l'insécurité, le candidat est également sur la même ligne que ses soutiens :
"Il n'y a pas que Bastia qui est frappée par l'insécurité, c'est toute la Corse. On l'a vu encore récemment dans le sud, où des octogénaires ont été agressés chez eux. Et puis il y a toutes ces voitures qui brûlent, une continentalisation de la Corse qui n'existait pas il y a cinq ou dix ans en Corse".
Pas d'alliance
Sur la question, épineuse, du port de Bastia, Filippo de Carlo est clair. Pas question de passer de l'autre côté du tunnel.
"Le port ne peut se faire ailleurs que là où il est. Sinon, ce sera la mort de tous les commerçants de la ville. On dit que Bastia est une ville de passage, mais ni moi ni mes colistiers n'y croyons. Si on veut sauver les commerces, ce n'est pas en déplaçant le port qu'on va y arriver".
Filippo de Carlo est un petit candidat, il le sait, mais il compte bien faire entendre sa voix. Lorsqu'on l'interroge sur un possible report des voix au second tour, il balaie l'hypothèse d'un revers de main.
"Je me garde un droit de réserve sur une possible consigne de vote. Mais une chose est sûre, nous ne ferons pas d'alliance contre nature, et même pas d'alliance du tout."