Dans le cadre de notre série de reportages sur l'édition corse, à l'occasion du Salon du Livre de Paris, focus sur ces irréductibles qui défendent le livre. Le bibliobus, par exemple, apporte des livres à des personnes habitant dans les zones rurales.
Si tu ne viens pas au livre, le livre ira à toi. Pas sûr que Lagardère ait apprécié le parallèle. Mais il convient à merveille au bibliobus. Il sillonne chaque semaine une partie de la Haute-Corse. Visitant de nombreux villages, parfois lointains.
Livres d'actualité, polars, sagas historiques, ou romans à l'eau de rose, il y en a pour tous les goûts. Et tous les âges.
Le bibliobus ne passe qu'une fois tous les trois mois. Pour renouveler son stock de lectures, il faut faire preuve de patience. Mais peu importe. Le bibliobus fait partie de la vie des villages.
« Ce sont des amis presque maintenant. On les connait depuis des années, on rigole avec eux, on parle de tout, c’est génial », explique Marc, un habitué.
Semaines de lecture
D'autres ont plus de chance. Et peuvent rejoindre plus aisément les bibliothèques. À la médiathèque de Castagniccia, c'est la semaine du cercle de lecture. Certaines viennent de loin, mais sont fidèles au poste. Et pas uniquement pour le gâteau, préparé traditionnellement par les habituées. Durant plus d'une heure, elles débattent et partagent leurs coups de cœur.Depuis près de 25 ans, Frédérique anime des rencontres de ce genre. Elle a vu passer les modes, les changements d'habitudes de lecture, l'arrivée d'internet et des liseuses. Mais rien n'a entamé son enthousiasme.
« Les gens aiment bien faire partager leurs goûts. Ils aiment bien parler. Ils ont un peu de difficultés parce que ce n’est pas évident, mais aiment être écoutés et la plupart du temps, ils parlent extrêmement bien des livres qu’ils ont lu », affirme Frédérique Pietrapiana, bibliothécaire à Mare e Monti.
Le plaisir est le seul maître mot, le seul vrai moteur de la lecture. Quelques soient l'âge, les époques, et les endroits.