La Manca alternativa cherche à se réinventer. Hier, samedi, à Porticcio, une première réunion de travail a posé les bases pour relancer le mouvement après l'échec historique de la gauche aux dernières territoriales.
Ils sont une trentaine autour de la table et passent au crible les raisons de l’absence historique des gauches à l’Assemblée de Corse. Le débat est détaillé, certains avancent des explications locales, d’autres la lourde tendance européenne des défaites des partis socialistes et communistes face à un libéralisme qui a le vent en poupe.
À cela, la victoire des nationalistes ne changerait rien. « Les questions que nous portons, nous, qui sont des questions de changement de société, de s’attaquer à cette finance, de s’attaquer à cette différence de niveaux de vie dans notre société aujourd’hui. Toujours plus de plus riches et toujours plus de plus pauvres, cette question-là n’est pas analysée dans le mouvement nationaliste. Pour nous, c’est la vraie question de société », estime Muriel Buisson, syndicaliste C.G.T. Santé.
Idées de la majorité territoriale
Mais sur ces questions justement, comment mobiliser aujourd’hui alors que la campagne électorale ne l’a pas fait ? Pour l’heure, c’est seuls, sans leurs alliés du Parti communiste français, que les membres et sympathisants de la Manca alternativa travaillent, à la recherche surtout de réponses aux sujets avancés par la majorité territoriale.
« On va débattre en semble, parce que même au sein de notre groupe, il y a des débats sur la question des prisonniers, sur la question de la co-officialité. On est en train d’en débattre. Ca va prendre du temps, il n’y a pas d’échéances politiques à venir dans l’immédiat. L’objectif, c’est de faire revivre la gauche en Corse, nouvelle sur des nouveaux termes et des nouvelles conquêtes en prenant part du débat démocratique qui est actuellement en vigueur », explique Dylan Champeau, étudiant.
La rupture définitive avec Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise renforce le lien déjà ancien avec le groupe Ensemble, car pour la Manca alternativa l’articulation avec un mouvement national reste indispensable.