Les prochaines élections municipales se tiendront dans six mois. En Corse, certains maires du rural ont déjà fait leur choix : ils ne se représenteront pas. D’autres hésitent encore. Tous pointent du doigt une baisse des moyens.
Après cinq mandats, le maire de Santa-Reparata-di-Balagna, Ange-François Vincentelli, ne se représentera pas aux prochaines élections municipales.
Un choix motivé, notamment, par la baisse des moyens dans les communes du rural. « Il y a moins d’argent qu’avant. À partir de là, si on peut faire moins de choses, c’est moins intéressant pour moi », indique-t-il.
« Nos pouvoirs s’affaiblissent et nos responsabilités augmentent »
À six mois du scrutin, d’autres maires sont encore dans l’incertitude. C’est le cas de Paul-Jean Emmanuelli qui termine son premier mandat à la tête de la commune de Piazzole d’Orezza, d’une quarantaine d’habitants à l’année.Il regrette lui la baisse de moyens, son budget communal est de 60.000 euros, et le transfert de certaines compétences des mairies vers les intercommunalités. « Ça vient toujours affaiblir les pouvoirs du maire. On en avait pas beaucoup, mais là nos pouvoirs s’affaiblissent tous les jours un peu plus, mais les responsabilités augmentent. Il faudra faire un choix, même difficile quand on aime son village, mais je crois qu’on arrive au bout pour l’ensemble des maires du monde rural. On se trouve vraiment abandonné, on n’a plus de services et on n’a plus de moyens de servir la communauté », soutient-il.
Selon une étude de l'observatoire de la démocratie de proximité, près d'un maire sur deux ne veut pas se représenter en 2020. En Corse, difficile de dire si la tendance est la même.