La 17e édition de La Marie-Do s’est déroulée jusqu’à ce dimanche 6 octobre à Ajaccio. Un rendez-vous incontournable dans la lutte contre le cancer et le soutien aux malades et à leur famille. La présidente de l’association, Catherine Riera, répond aux questions de France 3 Corse.
L’association La Marie-Do compte cinq antennes régionales et 250 bénévoles répartis sur l’ensemble de la Corse.
Depuis sa création, l’association a récolté près de six millions d’euros de dons intégralement réinvestis dans la recherche, les essais cliniques et à l’amélioration des conditions de vie des malades.
Jusqu’au dimanche 6 octobre, s’est tenue la 17e édition des journées de La Marie-Do, à Ajaccio. À cette occasion, la présidente de l’association, Catherine Riera, répond aux questions de France 3 Corse ViaStella.
Cette 17e édition se déroule sur trois jours, on est dimanche, est-ce qu’on peut déjà tirer un premier bilan ? Est-ce que c’est positif ?
C’est très positif. Et je remercie une fois encore tous les bénévoles qui ont œuvré depuis des mois à concocter ce programme, à mettre au point toutes ces offres d’animation, de défis sportifs, artistiques... Tous les partenaires qui nous soutiennent depuis tant d’années qui nous rejoignent et qui apportent leur précieuse contribution. Et puis le public qui 18 ans après ne s’est pas lassé, entend notre message.
Notre message qui, depuis 18 ans, est toujours le même : chacun peut faire quelque chose à son niveau, chacun peut s’engager, chacun à une passion, chacun peut donner un petit peu de son temps. On peut tous à un moment donné envoyer ce message de solidarité à l’égard des malades, parce que c’est comme ça qu’on s’en sortira. C’est comme ça que depuis 18 ans, on accompagne plus de 600 malades par an. Ce n’est pas rien. Et c’est comme ça qu’on arrive à mettre en place ces cinq dispositifs qui chaque année nous permettent d’accompagner, je le crois, assez efficacement, les malades qui sont touchés par le cancer.
Ces cinq dispositifs ont été mis en place à travers les retours d’expérience des malades qui nous ont dit de quoi ils avaient besoin, qu’est-ce qui leur avait manqué dans leur parcours. Ils ont été mis en place aussi à travers les témoignages des équipes soignantes dans les hôpitaux qui peuvent aussi manquer de certaines choses. On écoute tous ces publics, qui sont vraiment concernés, et on essaie d’y répondre. Et c’est ce qu’on fait avec ces cinq dispositifs.
Vous avez donné quelques chiffres : 600 familles ont été aidées cette année, ce sont six millions d’euros depuis la création de l’association. En 2023, si on prend un exemple, c’est presque 300.000 euros qui ont été récoltés et reversés aux familles. Comment s’annonce 2024 ?
Il y a deux choses, la collecte qui est indispensable et nécessaire et il nous faut collecter au minimum 300.000 euros si on veut pérenniser les cinq dispositifs et ensuite, il y a l’utilisation des fonds.
Malheureusement, depuis quelques années, on est sur une inflation des demandes d’utilisation des fonds. Par exemple, en 2023, on a explosé le fonds de secours puisqu’on a reversé 220.000 euros en aide financière directe aux malades. Jusqu’à maintenant, ils ont été aux environs de 180.000, 190.000 euros.
Ce n’est pas positif parce que ça témoigne qu’il y a de plus en plus de gens qui sont dans des situations de précarité. Ce fonds de secours est destiné à des gens qui sont touchés par le cancer et qui ne peuvent pas faire face financièrement aux frais générés par le cancer. Partir sur le continent ça peut être de l’hôtel, de la restauration, ce sont des frais engagés, des locations, et lorsque que l’on a des baisses de revenus, on ne peut pas faire face. Et le fonds de secours est fait pour ça. Si ces gens, l’année dernière par exemple, n’avaient pas eu ce secours auraient été, soit dans le renoncement aux soins, soit dans le surendettement. Et ça, c’est insupportable.
C’est un signal d’alerte fort pour nous. On sent que la précarité s’installe, on sent que la crise économique est là et le fonds de secours, malheureusement, je voudrais qu’il disparaisse. Il en est loin, il est en inflation.
Si on tente d’élargir le débat sur la Corse et la lutte contre le cancer. Il y a cette revendication d’avoir un PET scan en Corse, une unité qui permettrait de détecter les tumeurs, ce n’est toujours pas le cas. Comment réagissez-vous à ça ?
C’est inadmissible encore à notre époque d’imaginer qu’on soit en file d’attente à Marseille pendant des semaines et des semaines pour le PET scan, mais aussi pour l’IRM. Sachez que sur Ajaccio pour avoir un IRM, il faut attendre de longues semaines, parce que s’il y a les équipements, et pas tous, il n’y a pas le personnel soignant pour le faire fonctionner.
Ce sont des délais d’attente, qui, dans la prise en charge d’un cancer sont pénalisants. Plus le diagnostic est fait vite, plus le traitement est mis en place, et mieux on augmente nos chances de guérison. Ce sont des facteurs handicapants sur lesquels on continue à se mobiliser, sur lesquels on veut se battre encore et on voudrait que les institutions de la santé nous entendent et agissent très très vite.