Victime d'une tentative d'assassinat à Ajaccio, Yves Manunta met en cause des policiers
Manunta: "je sais trop de chose"
Après la tentative d'assassinat dont il a été victime avec sa famille à Ajaccio le 8 novembre, Yves Manunta, co-fondateur de la société de sécurité SMS, a livré son opinion à la presse.
Marc et Dominique Pantalacci, deux frères jumaux, mis en examen pour la tentative d'assassinat commise mardi dernier à Ajaccio contre Yves Manunta. Yves Manunta ainsi que son épouse bléssée durant la fusillade disent les avoir identifié lors de l'attaque. La défense des deux jeunes hommes conteste cette implication.
La victime d'une tentative d'assassinat, mardi à Ajaccio, accuse des policiers des "renseignements généraux" d'avoir monté des "cabales" contre lui dans le cadre de ses activités dans le domaine de la sécurité, dans un entretien à Corse-Matin publié jeudi. "Un trouble est né du fait de ma situation professionnelle et a donné lieu à des cabales savamment orchestrées par certains fonctionnaires des renseignements généraux ripoux, un indicateur de police notoire, relayés par des tueurs à la solde des cols blancs", affirme Yves Manunta. Ce gérant d'une société de sécurité, âgé de 49 ans, a échappé mardi à une tentative d'assassinat dans laquelle son épouse et sa fille de dix ans ont été blessées par balles près de leur domicile au centre d'Ajaccio. Hospitalisées, leurs jours ne sont pas en danger. "C'est un miracle, il y eu au moins une cinquantaine de balles tirées", a raconté cet ancien militant nationaliste blessé par balles en 1996 à Ajaccio lors d'une précédente tentative d'assassinat. "Les tueurs sont venus non pas pour me tuer moi, mais aussi ma famille", raconte au quotidien régional M. Manunta, qui s'est blessé aux chevilles en chutant durant la fusillade. "On m'a rapporté cet été que des réunions avaient eu lieu pour m'abattre, notamment pendant que ma société assurait la sécurité de deux soirées à Capo di Feno (près d'Ajaccio, ndlr). On m'a rapporté une +mise en place+ qui n'a finalement pas eu lieu", ajoute-t-il. Relaxé en juin dernier devant le tribunal correctionnel de Marseille dans une affaire d'abus de biens sociaux au sein de la Société méditerranéenne de sécurité (SMS), M. Manunta souligne ainsi que "tout le monde sait à Ajaccio d'où vient le danger, cela remonte (...) à l'affaire SMS". Son ancien associé à la tête de la SMS, Antoine Nivaggioni, ancien militant nationaliste comme lui, a été assassiné à Ajaccio en octobre 2010. Les deux hommes s'étaient séparés en 2007, M. Manunta créant sa propre entreprise. "Certaines pièces du dossier étaient classées "Secret Défense" de 2002 à 2008", selon M. Manunta, qui déclare s'être "retrouvé face à ce réseau qui prend ses racines à Paris". "Les tensions n'ont cessé de s'amplifier et l'escalade a été de plus en plus violente. J'étais en relation avec une certaine personne qui n'est plus de ce monde. Le lien est évident", ajoute-t-il. Dix-huit personnes, parmi lesquelles plusieurs anciens dirigeants des Chambres de commerce et d'industrie de Corse et du Var, avaient été condamnées dans l'affaire de la SMS. M. Manunta a toutefois décidé de ne porter plainte que pour son épouse et sa fille et pas en son nom, estimant que "la justice est à deux vitesses". "Elle oublie, par exemple, de renouveler les mandats de dépôt ou relâche des gens au bout de six mois. Le corollaire est la "mafioisation" d'une société où certaines personnes vivent en totale impunité et exercent un pouvoir", ajoute-t-il. Plusieurs personnes ont été placées en garde à vue à Ajaccio après la tentative d'assassinat, a-t-on appris jeudi. "La police m'a informé du nom de certains gardés à vue et ils appartiennent à ce réseau", souligne M. Manunta. (Source: AFP)
Deux frères mis en examen le 13 novembre
Deux frères d'une vingtaine d'années ont été mis en examen dimanche à Marseille pour la tentative d'assassinat, mardi à Ajaccio, du chef d'une entreprise de sécurité dans laquelle son épouse et sa fillette ont été blessées par balles, a-t-on appris auprès de leur avocat. Ces deux Ajacciens avaient été transférés dimanche à Marseille, pour être présentés dans la soirée à un juge d'instruction de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille qui les a mis en examen pour "tentative d'assassinat en bande organisée". Les deux hommes ont été écroués à la prison des Baumettes à Marseille, et comparaîtront jeudi devant le juge des libertés et de la détention qui doit statuer sur leur placement en détention provisoire. "Aucun élément objectif ou matériel n'est susceptible de corroborer la culpabilité de ces personnes. Au contraire, certains éléments, comme leur emploi du temps, la contredisent", affirme Me Sollacaro. Quatre personnes ont été placées initialement en garde à vue dans ce dossier, mais deux ont été libérées sans charge vendredi. Mardi, Yves Manunta, sa femme et sa fille de 10 ans ont été la cible d'une fusillade alors qu'ils se trouvaient dans leur voiture près de leur domicile du centre-ville d'Ajaccio. Ce dirigeant d'une entreprise de sécurité s'est blessé aux chevilles en tentant de se mettre à l'abri tandis que son épouse et sa fille ont été blessées par balles, sans que leur vie ne soit en danger. Jeudi, le parquet d'Ajaccio s'était dessaisi de l'enquête judiciaire au profit de la Jirs de Marseille, spécialisée notamment dans la lutte contre la criminalité organisée. M. Manunta avait été relaxé en juin devant le tribunal correctionnel de Marseille dans une affaire d'abus de biens sociaux au sein de la Société méditerranéenne de sécurité (SMS), dont il fut un dirigeant jusqu'en 2007, et d'attributions frauduleuses de marchés publics en Corse et dans le Var. Son ex-associé à la tête de cette société, Antoine Nivaggioni, ancien militant nationaliste comme lui, a été assassiné à Ajaccio en octobre 2010. Les deux hommes s'étaient séparés en 2007, M. Manunta créant sa propre entreprise. Dix-huit personnes, notamment d'anciens dirigeants des Chambres de commerce et d'industrie de Corse et du Var, avaient été condamnées dans le procès de la SMS. (Source: AFP)