Législatives 2022 : 5 questions à Pierre-Paul Puccinelli, candidat dans la seconde circonscription de Corse-du-Sud

Architecte à Porto-Vecchio, Pierre-Paul Puccinelli se présente pour la toute première fois à une élection. Candidat sans étiquette, il défend l’instauration d’un référendum d’initiative citoyenne constituant.

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"Je m’engage parce que ces trois dernières années m’ont estomaqué." Âgé de 68 ans, Pierre- Paul Puccinelli a décidé de se présenter à ces Législatives dans la seconde circonscription de Corse-du-Sud après un constat : "en analysant les choses, je me suis aperçu qu’on avait perdu la démocratie."

Candidat sans étiquette, il représente plusieurs collectifs citoyens (Bon sens vital (e), nouvel ordre local etc.) et aura comme suppléant Bertrand Robert.

Qu’est ce qui a motivé votre première candidature à une élection ?

Ce sont ces trois dernières années de brouillard social et d’incompréhension totale par rapport au citoyen en général. Entre les problèmes de masque, de Covid et j’en passe, j’ai fait un point au niveau de mes convictions politiques. Tout est lié : mon métier d’architecte, la Corse à laquelle je suis très attaché ; il y a une espèce d’intrication qui fait qu’aujourd’hui, on n’a plus de liberté en France et en Corse. C’est là où je voudrais élargir le débat avec un référendum d’initiative citoyenne. Actuellement, nous sommes dans un système vertical, injuste, qui ne sert pas le citoyen mais une élite politique.

Si vous êtes élu député, quelles seront vos principales actions en faveur de votre circonscription ?

Avec mon suppléant Bertrand Robert, nous souhaiterions justement instaurer ce référendum d’initiative citoyenne. Si nous y parvenons, cela fera l’objet de débats permanents sous la forme d’ateliers constituants avec des citoyens tirés au hasard et formés. Comme le disait Rousseau, si on donne à un citoyen les moyens de réfléchir, il va réfléchir. Si on l’infantilise et si on le fait représenter, comme c’est le cas actuellement par des élections où chacun se dédouane de sa propre responsabilité, le citoyen devient idiot. On lui donne panem et circenses (du "pain et des jeux du cirque", ndlr), c’est-à-dire qu’on le laisse à part de toutes les décisions réellement constituantes. Je le répète, le citoyen est intelligent quand on lui en donne la possibilité. Je pars donc sur cette conviction qu’il faut instaurer ce référendum d’initiative citoyenne constituant.

J’insiste sur le terme "constituant" parce qu’il touche la Constitution. Celle-ci est au sommet de toutes les règles de loi qui nous dirigent et est même supérieure aux règles de l’Europe. Ce référendum doit être mené uniquement par des citoyens et non plus par des politiques indirectement. C’est ce que je défends comme l’huile du rouage d’une vraie démocratie.

La seconde circonscription de Corse-du-Sud. © Insee

Un cycle de discussions devrait s’amorcer fin juin entre le gouvernement et les élus de la Corse autour de la possibilité d’évoluer vers un  statut d’autonomie. Quelle sera votre position sur cette question ?

De conviction, je suis régionaliste. Néanmoins, pour moi, l’autonomie est d’abord alimentaire et énergétique. Je cite en référence ce qu’on a connu il y a une soixantaine d’années en Corse, avec le système des villages qui était un mode d’économie autarcique, autonome en énergie et en alimentation. C’est l’une de mes convictions : recréer une nouvelle société à partir d’une cellule villageoise qui serait autonome en énergie et en aliment.

Pour moi, il faut élargir le débat de la Corse à l’ensemble de la France ; c’est le vrai régionalisme : défendre une idée régionaliste mais globale qui bénéficiera en premier lieu à la Corse mais également à tout le système actuelle dans lequel il n’y a plus aucune division des pouvoirs.

Ce référendum d’initiative citoyenne constituant que vous prônez est-il compatible avec le régionalisme que vous défendez ?

Ce référendum peut se projeter à tous les niveaux (communal, département etc.). Il faut arrêter d’être particulier. En Corse, nous ne sommes pas particuliers, nous sommes comme les autres. On réclame de l’autonomie comme d’ailleurs d'autres départements. Si on passe par le référendum d’initiative citoyenne, tout cela va se révéler. C’est une évidence.

Pour la Corse, ce n’est pas une autonomie particulière qu’il faut. Grâce à ce référendum, il faut que l’ensemble de la population gère la Constitution. Il existe plusieurs types de référendum d’initiative citoyenne. Trente-six États l’utilisent à différents niveaux. Sur ces trente-six, il y en a onze qui sont vraiment efficaces. À ce niveau-là, la Suisse sert un peu d’exemple de démocratie et est souvent citée car cela fonctionne très bien. Mieux en tout cas que dans notre démocratie avec tous ses systèmes centralisés.

Vous n'êtes affilié à aucun parti politique. Si vous êtes élu, avec qui pourriez-vous siéger dans l’hémicycle ?

 Avec tous les petits collectifs qui défendent ce type d’idées, la nouvelle démocratie, et qui ne sont actuellement pas représentés. Il y a des personnes comme Pascale Bizzari (candidate dans la première circonscription de Corse-du-Sud, ndlr) qui défendent les mêmes idées que nous, à peu de choses près. Tous ces petits partis représentent le peuple, le citoyen. Il y a donc un défaut du système de la cinquième République qu’il faut corriger car elle est devenue une machine à broyer le citoyen.

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