Depuis plusieurs années, le crabe bleu (ou crabe américain) se multiplie et fait des ravages dans les lagunes corses. Le 20 décembre dernier, l’assemblée de Corse a décidé d’adopter un plan de lutte territorial contre cet animal. Plusieurs actions vont être menées pour tenter d’endiguer sa reproduction.
Les lagunes de Biguglia, d’Urbinu ou encore de Palu en sont remplies, le crabe bleu prolifère depuis près de quatre ans dans les étangs insulaires. Une espèce invasive et difficile à contrôler qui a poussé l’Assemblée de Corse à mettre en place un plan territorial de lutte pour tenter de limiter l’impact de cet animal sur l’économie de la pêche.
“Nous allons décliner plusieurs actions pour tenter d’éradiquer, surtout de contrôler les populations de crabe bleu sur nos lagunes” détaille Marie Garrido, docteure en biologie, chargée de mission à l’Office de l’Environnement de la Corse. Au total, 58 actions sont prévues.
Mise en place d’une pêche intensive
Parmi elles, la mise en place de périodes de pêche intensive et la plus importante. “Nous allons essayer de pêcher beaucoup de crabes au printemps quand il va commencer à réapparaître et que les femelles vont entrer dans les lagunes pour pouvoir aller chercher les mâles pour la reproduction.”, explique Marie Garrido. “Nous recommencerons à la fin de l’été et au début de l’automne, un moment où les femelles vont ressortir de la lagune pour aller rejoindre la mer et pondre leurs œufs.”, ajoute-t-elle.
Les professionnels seront donc chargés de cette pêche intensive, des mesures de lutte encadrées par des conventions gérées par le gestionnaire des lagunes, la Collectivité de Corse. Les pêcheurs seront indemnisés pour réaliser ce travail.
Un problème demeure, que faire de ces crabes pêchés en surnombre. “Le produit de la pêche intensive doit être détruit, on essaye de voir si, au niveau réglementaire, on ne pourrait pas donner ces crabes à des associations, mais c’est assez compliqué.”, témoigne la docteure en biologie. Néanmoins, la commercialisation de crabe bleu se développe sur l’île et de plus en plus de cuisiniers tentent de l’incorporer à leurs menus. Le crustacé se vend aussi régulièrement en grande surface.
La collectivité de Corse va investir 80 000 euros en 2025 pour tenter de limiter la prolifération de l’animal. Le plan de lutte a été voté à l’unanimité pour une durée de trois ans. “Il aura un bilan en 2027 pour voir si les actions menées ont eu un effet escompté et qu’on a bien eu une diminution du crabe” conclut Marie Garrido.