Le porte-parole du Rassemblement National était à Ajaccio, samedi 6 novembre. L'occasion d'évoquer le projet du parti pour la Corse en cas de victoire de Marine Le Pen aux prochaines élections présidentielles.
"Notre heure est arrivée, c'est l'heure du rendez-vous", lance Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement National (RN).
Samedi, à Ajaccio, devant une quinzaine de militants insulaires et aux côtés du candidat RN aux dernières élections territoriales, François Filoni, il est venu exposer le projet de Marine Le Pen pour la Corse en cas de victoire aux élections présidentielles.
Sébastien Chenu répond aux questions de France 3 Corse ViaStella :
- Quel est l'objectif de votre visite en Corse ?
Je suis venu rencontrer les militants du Rassemblement National (RN) de Corse avant le grand rendez-vous des présidentielles. Rencontrer les hommes et les femmes qui se battent sur l'île pour faire triompher nos idées de souverainisme, de pouvoir d'achat, d'identité. Les hommes et les femmes qui se battent pour rendre aux Français leur pays et leur argent.
- Quel est le projet de Marine Le Pen pour la Corse ?
Il n'y a pas de programme spécifique, notre programme embrasse tous les sujets et met la Corse sur le même pied d'égalité que chacun des Français. En revanche, nous considérons que nous n'avons pas à avoir peur de la décentralisation et que la Corse est en dehors de la République. La Corse est pleinement dans la République. La Corse est un territoire de souverainisme, d'identité au sens premier du terme. Nous considérons qu'il y a des problématiques, ici, qu'il faut prendre à bras le corps comme celles de la vie chère, de la défense du littoral, la défense de la langue corse. Ce sont des problématiques sur lesquelles Marine Le Pen s'est déjà exprimée qui sont peut-être plus spécifiques. Mais la Corse est une enfant de la République.
- Vous avez évoqué une certaine autonomie pour la Corse, laquelle ?
Nous évoquons une décentralisation qui s'accompagnerait d'un contrôle par la République de cette même décentralisation. C'est-à-dire plus de pouvoir en proximité, mais aussi plus de contrôle réellement de l'État pour réussir à trouver des solutions sur les objectifs qui sont les nôtres. Il n'est pas possible que la Corse demeure cet endroit où la vie est la plus chère alors que l'île est probablement un des endroits les plus pauvres de la Nation française. Ce sont des objectifs et des questions qu'il va falloir solutionner et pour cela, on mettra les responsables corses autour de la table, qu'ils soient élus, représentants politiques, associatifs et nous regarderons si le statut qui est le sien aujourd'hui correspond le mieux pour résoudre ses problèmes.
- La Corse a voté à 60 % nationaliste lors des dernières élections territoriales, ils ont des revendications comme la langue, le statut de résident, quel est le point de vue du Rassemblement National sur ces sujets ?
Concernant la co-officialité de la langue corse, il n'y a pas de raison qu'il y ait deux langues dans le pays. Il y a une langue : le Français. En revanche, on ne doit pas effacer ce qui fait notre identité et ici, en Corse, l'identité, c'est aussi la langue. Nous souhaitons que la langue puisse être enseignée. Ça fait partie du patrimoine de l'île et de la France et on défendra ce nécessaire enseignement de la langue corse. Pour le reste, la Corse est une enfant de la République, la Corse a besoin de la République française et la République française a besoin de la Corse. Tout ça marche ensemble.
Quant au statut de résident, il y a une problématique des résidences secondaires aujourd'hui qui est évidente. Sur l'île, vous avez 70.000 résidences secondaires. Quelle est leur empreinte dans la vie corse à travers un système électoral, est-ce qu'il ne faut pas re-balayer les listes électorales pour en reparler ? Ça fait partie des sujets que nous souhaitons mettre sur la table.