Turbulences entre La France insoumise et les communistes corses. Le point de discorde, cette fois-ci, est l'inscription de la Corse dans la Constitution. Jean-Luc Mélenchon s'est prononcé pour l'article 74, alors que le PCF ne veut plus de nouvelles réformes sans consultation préalable des Corses.
Entre La France insoumise et une partie de la gauche corse, le torchon n'a cessé de brûler toute l'année 2017 au gré des élections. Après le tweet, c'est maintenant la guerre des blogs entre Michel Stefani et Jean-Luc Mélenchon.
Via les rencontres entre députés à l'Assemblée nationale, La France insoumise se rallie aux nationalistes contre Macron pour l’article 74. « L’article 74 permet de garder une République une et indivisible avec des exceptions. On pense que la République est une et indivisible par le peuple. Il y a un peuple français, parce qu’il a une base politique et non pas ethnique, mais par contre les institutions il y a déjà des exceptions. Et la Corse est déjà dans une exception.
Le fait de rajouter que ça existe dans la Constitution n’est pas un problème en soi. Ce n’est pas un problème majeur. Par contre ça le deviendrait si derrière ça, il y avait l’idée d’une contagion. Et je me demande si Monsieur Macron, ce n’est pas ce qu’il, finalement, espère », indique Eric Coquerel, député La France insoumise.
« Pompeuses leçons de jacobinisme »
Et justement, l'article 72 lit-on dans le blog de l'ère du peuple « ferait de la revendication corse un cheval de Troie » pour modifier la République. La page du Parti communiste français de Corse se moque de « ces pompeuses leçons de jacobinisme » et en dénonce les contorsions idéologiques.
La question statutaire pour ces leaders est secondaire. « Nous demandons surtout, que s’agissant d’une réforme constitutionnelle, que ce soit l’article 72 ou 74, ça ne va pas revenir au même du point de vue constitutionnel, mais au même du point de vue politique. C’est-à-dire que l’on va encore revenir vers la réforme institutionnelle qui est plus importante que la vie quotidienne des gens. Nous disons que ça, ça ne peut pas aller. Consultons la Corse et nous verrons », estime Paul-Antoine Luciani, PCF Corse.
Derrière les invectives, les questions importantes persistent. Le débat pourrait avoir du relief si Mélenchon acceptait l'invitation que les communistes corses viennent de lui lancer.