Ce mardi, la « Madame Corse » Jacqueline Gourault a reçu à Paris une quinzaine d'élus corses pour discuter des modalités de l'inscription de l’île dans la Constitution. "Une avancée très importante" selon les mots de Gilles Simeoni, président de l'exécutif de Corse.
Mardi 13 février, Gilles Simeoni, président de l'exécutif de la collectivité territoriale corse, Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse, ainsi que les présidents de groupe, les parlementaires et les maires d’Ajaccio et de Bastia se sont rendus au ministère de l’Intérieur à Paris, pour une rencontre avec la ministre Jacqueline Gourault. Ils ont ainsi entamé les discussions qui doivent durer un mois sur les modalités de l’inscription de la Corse dans la Constitution.
« C'est le début d'une discussion concrète » et « ce matin nous allons demander aux représentants de la collectivité de Corse ce qu'ils souhaitent précisément à travers la modification constitutionnelle », a indiqué la « Madame Corse » du gouvernement invitée sur CNews. Elle ajoute :Les élus corses, dont le Président de l’Assemblée, le Président du Conseil Exécutif et les présidents des groupes, sont reçus ce matin par Jacqueline Gourault au Ministère de l’Intérieur pour discuter de la révision constitutionnelle. pic.twitter.com/HXLHNxvXIp
— Assemblea di Corsica (@AssembleeCorse) 13 février 2018
On va voir si dans cet article 72 il y a déjà une réponse à leurs préoccupations ou s'il faudra aller plus loin pour répondre à leurs préoccupations de nouvelles compétences.
Pas d’usage de l’article 74
Cependant, Jacqueline Gourault a rejeté l’idée d’utiliser l’article 74 : « Le président de la République a été clair. Il a dit que la Corse était au cœur de la République, et que naturellement il était prêt à reconnaître la spécificité de la Corse mais que son inscription est une inscription dans la République », a-t-elle insisté.
Le texte gouvernemental sur la mention de la Corse dans la Constitution doit être soumis rapidement au Conseil d'Etat pour une présentation en Conseil des ministres mi-mars.
"Une avancée très importante"
A l'issue de cette rencontre, Gilles Simeoni a salué "une avancée très importante" et confié espérer obtenir une "habilitation générale et permanente" pour permettre à la Corse d'adapter les lois nationales. "Nous sommes prudents parce que les discussions vont être encore longues [...] Le voyage présidentiel était dans la posture" mais "aujourd'hui les choses se sont déroulées de manière un peu plus satisfaisante que ce à quoi nous nous attendions", a aussi commenté M. Talamoni.
De son côté, Jean-Jacques Panunzi, sénateur Les Républicains de la Corse du Sud, s'est lui aussi dit "satisfait" de la discussion avec Jacqueline Gourault "et que sa vision s’apparente à celle que j’ai pu développer": à savoir l'inscription de la Corse dans la Constitution uniquement via l'article 72.
Les discussions ont permis de définir un nouveau calendrier: au moins trois autres réunions sont prévues dans les prochaines semaines pour faire avancer le dossier.
La polémique sur Charles Pieri sans impact sur les discussions
Si elle a assuré après la réunion que le placement en garde à vue de M. Pieri n'avait eu aucune incidence sur les discussions, Mme Gourault avait réagi dans la matinée sur CNews, déplorant une "déclaration immonde, abjecte" et saluant la
réaction "rapide, claire et nette" de Gilles Simeoni, qui a dénoncé fermement le message publié sur Facebook attribué à M. Pieri dès dimanche midi.
Jacqueline Gourault : Charles Pieri dans le parti de Jean-Guy Talamoni « C’est pour le moins inquiétant » dans #LaMatinale ➡️ https://t.co/U7LQKKBwQ0 pic.twitter.com/nlP3TLKV3f
— CNEWS (@CNEWS) 13 février 2018
Gilles Simeoni a redit mardi son "désaccord total avec le contenu du texte litigieux imputé jusqu'à preuve du contraire à M. Pieri". Jean-Guy Talamoni a de son côté déclaré ne pas vouloir "ajouter un mot" au communiqué qu'il avait publié lundi.