Spectacles annulés, bicentenaire de la mort de Napoléon amputé d'une partie de ses événements, Bastia candidate au titre de capitale culturelle européenne… Retour sur les événements culturels corses ayant marqué l'année 2021.
C'est devant les grilles de la préfecture d'Ajaccio et amers que les acteurs culturels débutent l'année. De confinement en déconfinement, le secteur est alors quasi à l'arrêt. "On a l'impression d'être puni de quelque chose dont on n'est absolument pas responsable", livre alors Mario Sépulcre, artiste peintre.
En pleine crise sanitaire, tous les spectacles sont déprogrammés. Ironie de la situation, certains lieux culturels comme l'espace Diamant se transforment en centres de vaccinations. "La culture a vocation à soigner l'âme, aujourd'hui, elle soigne le corps. C'est symbolique évidemment", souligne Yolaine Lacolonge, ancienne directrice de la culture de la Ville d'Ajaccio.
Les acteurs doivent alors s'adapter pour reprendre une activité : pendant l'hiver et le printemps, les résidences d'artistes se multiplient. Avec parfois quelques actes de pur mécénat, comme celui du patron de l'hôtel "U Castellu". "Il a ouvert les portes, il a chauffé parce que nous sommes à Vizzavona et il nous a laissé tout l'hôtel. Il n'y a personne, sauf les musiciens", livre, Xavier Torre d'Opus Corsica.
Un bicentenaire amputé de ses événements
Le monde entier a alors les yeux rivés sur la Corse en ce bicentenaire de la mort de Napoléon. Mais la crise sanitaire perturbe les célébrations. De nombreux événements sont annulés.
Le 5 mai, la messe d'hommage est célébrée dans la Chapelle impériale en petit comité. "Cette année, ça se fait à huis clos et le quota a été limité à 30 personnes. C'est comme ça et c'est dommage que ça se passe lors du bicentenaire", estime André Villanova, président du Comité central bonapartiste.
Pour ce bicentenaire se distinguent quand même quelques événements exceptionnels, comme l'exposition estivale du Musée Fesch "Napoléon, Legendes" qui a bénéficié des prêts des plus illustres musées. "Le Louvre a été d'une générosité extrême, nous avons des prêts du département des Arts graphiques, du département des sculptures, du département des peintures. Et le musée d'Orsay a accepté d'enlever ses grands chefs-d'œuvre comme le tableau de Meissonier de La campagne de France", explique Philippe Costamagna, directeur du Musée des Beaux-Arts d'Ajaccio.
L'espoir semble renaître
À la rentrée de septembre, l'espoir semble renaître : l'Aria est labellisé Centre culturel de rencontre. Et c'est la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, qui se déplace en personne à Olmi Capella pour l'annoncer.
En cet automne de tous les possibles, Bastia se rêve en capitale culturelle européenne pour 2028 et annonce sa candidature. "Un premier jury sélectionne une short list, ce sera a priori au courant de l'été 2022, et ensuite, une fois que les villes sont retenues, trois ou quatre, un deuxième jury se tient en 2023 et désigne la ville qui sera choisie pour l'année titre en 2028", détaille Delphine Ramos, directrice des affaires culturelles de Bastia.
À noter également en 2021 de belles découvertes archéologiques, comme des sépultures paléochrétiennes en plein cœur de l'Île-Rousse ou encore, une nouvelle tombe étrusque à Aleria.