Quand la fiction joue avec la réalité. Dans son dernier roman, Nadia Galy raconte le combat d'un président de l'exécutif de la CTC pour tenir son cap, face aux mille chausse-trappes de la politique insulaire...Le Cirque de la Solitude, un miroir sans fard de la Corse d'aujourd'hui.
Un livre sur Gilles Simeoni. Tout le monde y pensera en ouvrant « Le Cirque de la solitude ». Et pourtant... En le refermant, plus personne n'aura cela en tête. Nadia Galy n'est pas écrivain pour copier la réalité. Elle observe, et se nourrit de ce qu'elle voit.
Son seul objectif, c'est de raconter une histoire crédible.
J’ai commencé à écrire avant la victoire nationaliste à Bastia. Donc avant 2014, si je me souviens bien. Et quand il y a eu cette victoire, je me suis interrogée de savoir si j’arrêtais, si je changeais le personnage ou si j’en faisais quelque chose d’autre. En fait j’étais trop avancée dans l’idée que je m’en faisais pour changer d’option et en faire quelqu’un d’autre.
Parole donnée
Un roman, c'est d'abord une fiction. Et dans « Le Cirque de la solitude », Nadia Galy confronte Jacques, son personnage principal, à un terrible dilemme. Le président de l'exécutif mène campagne pour l'indépendance. Alors que le référendum approche, un ouvrier clandestin trouve la mort sur ses terres.
Le responsable : l’un de ses plus proches amis. Comment va-t-il réagir ? « Le héros est en train d’expérimenter presque physiquement ce que c’est que l’engagement. À la fois l’engagement politique et puis l’engagement vis-à-vis des siens, de la parole donnée. L’histoire, c’est ce choix», précise Nadia Galy.
Nadia Galy vit à Bastia depuis une douzaine d'années. Elle dépeint la Corse d’aujourd’hui avec justesse. Certains perdront peut-être du temps à démêler le vrai du faux, les autres se laisseront happer par un roman rare, d'une intelligence et d'une lucidité remarquables.
L'interview complète de Nadia Galy: