Le mois passé a été un mois de plus dans la tourmente pour l'Église catholique entre la condamnation de l'évêque Barbarin, le refus du pape François de sa démission, et un documentaire sur l'abus des femmes dans l'Église. En Corse, l'évêque de Germay appel à « embellir l'église ».
C'était une journée de rassemblement des enfants du catéchisme ce dimanche 31 mars au collège Saint-Paul d'Ajaccio. Sourires et insouciance sont là.
« Embellissez l'Église ! » à dit l'évêque dans un communiqué il y a cinq jours face au tourbillon de scandales qui touchent le monde catholique. « L’époque où l’on disait, dans l’Église ou ailleurs, ‘finalement ce n’est pas si grave, on ferme les yeux’ est terminée. Je crois qu’il faut faire la lumière sur tous ces faits qui sont scandaleux, osé dire que ce qui est mal est mal. Et tout faire pour que ces faits ne se reproduisent plus », estime Monseigneur De Germay, évêque de Corse.
« Il faut nettoyer les rangs de l’Église »
Le 7 mars l'évêque Barbarin a été condamné pour non-dénonciation de crimes pédophiles mais fait appel. Le 18 mars, le pape François a refusé sa démission, quelques jours après un documentaire révèle le scandale des femmes abusées.
L'église fait la une des medias. « C’est une douleur que certaines choses se soient passées. Mais ce qui est aussi difficile pour nous dans l’Église c’est de supporter tout l’amalgame qui est fait après », souligne Marie-Antoinette Martini, catéchèse.
Les déchirures qui se lisent dans d'autres diocèses de France, ne se vivent pas ici avec la même violence. « C’est grave, c’est certain. Mais je pense qu’il faut savoir dépasser tout cela et rester dans la foi et dans l’Église », déclare une femme. « Ce ne sont pas des sujets sur lesquels on doit avoir la moindre faiblesse. Il faut agir, il faut sévir, il faut nettoyer les rangs de l’Église. Pour autant, il faut garder la bonne distance pour relativiser. Parce que ces phénomènes n’affectent pas que l’Église », soutient un homme.
Depuis la décision du pape, la désinscription des registres de l’Église a fait un bond. En Corse, il est trop tôt pour le mesurer. Les défections de foi ont été rares jusqu’à présent : 15 personnes ces cinq dernières années.