C’est inédit dans l’histoire du monde : nous vivons la décennie la plus chaude depuis 125 000 ans, selon le GIEC ! Cet hiver, la hausse des températures et de longues périodes sans précipitations nous font craindre une pénurie d'eau potable et agricole. Le phénomène touche déjà 40% de la population mondiale et la Méditerranée est particulièrement impactée. Mercredi 3 mai à 20h45 sur ViaStella, le magazine "Empreinte Verte" se penche sur le sujet.
Face à l'urgence, le gouvernement va lancer un grand plan de sobriété pour inciter l'ensemble de la population à économiser l'eau potable. Le déficit en eau potable et agricole pose des questions et inquiète. Va t-il seulement suffire ? Dans "Empreinte verte", Célia Petroni interroge Patrick Rebillout, météorologue et directeur de Météo France à Ajaccio et Antoine Orsini, hydrobiologiste sur ce sujet "brûlant", qui agite le monde politique.
Va-t-on manquer d'eau cet été ?
Cette question est sur toutes les lèvres et suscite des inquiétudes. Le changement climatique influe sur le cycle naturel de l'eau et réduit les ressources hydriques. Face aux océans (97,5% de l'eau sur terre), les lacs, rivières, glaciers et nappes phréatiques représentent seulement 2,5%. Et c'est là que nous puisons l'eau nécessaire aux activités humaines. Le manque de précipitations ou des pluies trop abondantes ne permettent pas la recharge des nappes phréatiques et favorisent le ruissellement vers les océans. En cas de sécheresse, nous risquons de trop utiliser une ressource au détriment d'une autre, de déstabiliser l'équilibre naturel et de favoriser l'introduction d'eau salée dans les cours d'eau douce. Autre fonction des nappes phréatiques, l'alimentation des rivières et des fleuves pendant les périodes de fortes chaleurs.
▶ En extrait : l'hydrogéologue Emilie Garel nous explique la différence entre le cycle naturel et le cycle domestique de l'eau.
Le manque d'eau peut-il engendrer une pénurie d'énergie ?
Le réchauffement climatique, c’est 15 à 40% de réserves d’eau disponibles en moins pour la France. Avec toutes les conséquences que cela implique, risques d’incendie, le péril de la faune et de la flore des cours d’eau, pour l’agriculture, ou encore une pénurie énergétique.
A l'échelle de la Corse, la production hydroélectrique représente de 12 à 25% de l'énergie globale produite. Un poste non négligeable qui varie en fonction du niveau d'eau stockée dans les barrages.
Selon Amandine Bono, cheffe du service gestion système électrique pour EDF Corse, il n'y a pas d'inquiétude pour l'instant, les barrages de Tolla et Calacuccia, les 2 plus importants de l'île, ont un taux de remplissage optimal pour la saison (80% pour Tolla et 70% pour Calacuccia). Le principe est de stocker un maximum d'eau en automne et au printemps pour répondre aux besoins de forte consommation électrique en hiver et en été. En cas de sécheresse, l'eau utilisée pour la production électrique est réinjectée dans le cycle domestique pour la consommation en eau potable et l'agriculture. "Rien ne se perd !".
▶ En extrait : Amandine Bono, cheffe du service gestion système électrique pour EDF Corse, nous explique le fonctionnement d'un barrage hydroélectrique.
Le saviez-vous ?
En expert nature, Fabrice Fenouillière a trouvé trois informations, parfois insolites, qui vont peut-être nous inciter à changer nos habitudes et à économiser l'eau.
- Uriner sous la douche tous les matins permet d'économiser, à l'échelle de la Corse, l'équivalent de 900 piscines municipales par jour. Pour Antoine Orsini, la solution serait de mettre de l'eau de pluie dans nos chasses d'eau.
- La production alimentaire mondiale consomme environ 70% des ressources en eau. Certains aliments sont gourmands : pour produire un morceau de fromage, il faut 3178 litres d'eau, 1608 litres pour une miche de pain et 1259 litres pour une pizza, une tasse de café c'est 130 litres d'eau, un jean, 2500 litres.
- Il existe une plante qui ne meurt jamais, la fausse rose de Jéricho ou plante de la résurrection. Lorsqu'elle n'a plus d'eau, elle se replie sur elle-même pendant plusieurs années. Elle va se décrocher et se déplacer vers un endroit où il y a de l'eau pour reprendre racine et revivre.
Parmi les autres sujets traités par "Empreinte verte", l'initiative de Pierre Acquaviva. Ce vigneron installé en Balagne a choisi de faire pousser ses vignes en altitude, sous des châtaigniers. Il nous explique ce pari pas si fou ce mercredi 3 mai à 20h45 sur ViaStella ou en replay sur France.tv.