De plus en plus d'administrations réduisent leur personnel d'accueil et privilégient les démarches en ligne. Si les arguments avancés sont surtout économiques, cette dématérialisation se fait parfois au détriment de la qualité du service public.
Une visite au centre des impôts n’est généralement pas une visite de loisir pour les usagers. Files d’attente, personnel d’accueil débordé, renvoi de service en service, etc.
Et les choses ne sont pas prêtes de s’arranger à en croire les récentes directives de l’administration.
Exemple au centre d’impôts de Bastia, où toute visite nécessite désormais un rendez-vous au préalable. Depuis le 2 février dernier, les visites spontanées ne sont plus possible. Problème, les heures d’accueil proposées ne coïncident que rarement avec l’emploi du temps des usagers qui ont un travail.
Pour le secrétaire départemental de la CGT, Jean-Pierre Battestini, tout est fait pour décourager les usagers de se rendre sur place.
Jean-Pierre BattestiniNotre administration qui se vantait de recevoir tous les jours le public, aujourd’hui, n’en a plus les moyens et c’est le public et les agents qui vont en souffrir.
A la caisse d’allocations familiales, il y a également un tri en amont des dossiers selon leur complexité. Depuis janvier, tout public est reçu uniquement sur rendez-vous. La structure conserve un accueil ouvert et des ordinateurs en libre-accès avec des agents pour assister les usagers dans les démarches.
Mais si internet peut effectivement répondre aux problématiques de routine, il reste un frein pour les public non-initiés, les personnes précaires ou mal desservies.
En face de la Caf, le bâtiment de la sécurité sociale est lui quasiment désert. Depuis le 1er décembre 2016, les usagers sont là encore orientés vers des postes informatiques. Une dématérialisation qui vise surtout à la réduction des coûts pour l’administration, enclenchée par la Révision générale des politiques publiques en 2007.
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— Caf de Haute-Corse (@Caf_2b) 15 février 2017
Retrouvez les 17 points d'accueil du département au service des allocataires !https://t.co/IqeLhmPZws pic.twitter.com/GomKP9mbcU
Les agents en première ligne
Selon certains syndicalistes de la préfecture de Haute-Corse, plusieurs agents d’accueil ont été agressés. Cette réduction de personnels crée une frustration et une colère des usagers qui se retourne le plus souvent contre les agents.De quoi poser la question de l’efficacité du service public, alors qu’un millier de postes ont disparu, dans toutes les administrations, en Corse depuis 2007.