Ce mardi à Strasbourg, le Parlement européen a voté un rapport visant à reconnaître la spécificité des îles européennes, dont la Corse. Une délégation insulaire a fait le déplacement.
Mieux reconnaître les spécificités des îles. C'est l'objectif d'un rapport adopté ce mardi au Parlement européen de Strasbourg.
577 députés ont voté pour (38 contre) ce texte présenté par Younous Omarjee, député européen et président de la commission du développement régional.
"Nous appelons aujourd'hui à construire une vision de long terme pour les îles européennes, appuyée sur un pacte des îles et un agenda insulaire", a-t-il indiqué face aux députés du Parlement.
Délégation corse
Ce "pacte des îles" a pour vocation de venir en aide à toutes les îles européennes, dont la Corse, afin de compenser leur handicap naturelle, économique et énergétique.
À l'occasion de ce vote, Gilles Simeoni et Marie-Antoinette Maupertuis ont fait le déplacement à Strasbourg pour plaider la cause insulaire et celle de la Corse.
Le président du Conseil exécutif et la présidente de l'Assemblée de Corse ont accompagné le député européen François Alfonsi qui a également défendu ce rapport devant les parlementaires :
"L'insularité est un handicap structurel permanent qu'il faut réussir à compenser, a-t-il rappelé. Le cumul des effets de l'insularité doit être pris en compte à travers les réglementations différenciées qui établissent une égalité véritable entre les acteurs économiques insulaires et leurs homologues continentaux."
Le texte adopté ce mardi pourrait permettre aux îles de bénéficier de nouvelles aides dans différents secteurs (agriculture, transports...) à l'horizon 2027.
Actuellement, c'est l'article 174 du traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne qui prend en compte les problématiques insulaires et leurs spécificités. Notamment celles liées aux surcoûts dus à l'insularité.
"L’application concrète de cet article 174 en ce qui concerne les territoires insulaires de l’Union fait toujours défaut, pointe ledit rapport. Ces caractéristiques devraient être prises en compte dans les politiques européennes, notamment par la définition d’une stratégie propre, d’un plan d’action européen et d’une stratégie pour les îles assortie de priorités clairement définies."
"Navette" Parlement-Conseil de l'UE
Désormais, le rapport voté ce mardi va faire la "navette" entre le Parlement européen et le Conseil européen en charge de l'adoption des textes législatifs. Ensuite, ce sera à la Commission européenne, qui détient le pouvoir exécutif, de l'appliquer.
Reste à savoir si cette commission très puissante - qui représente tous les gouvernements des pays membres - tiendra compte de l'avis du Parlement européen. Ce qui n'est pas toujours le cas...