La cour d'appel de Bastia juge depuis ce matin l'affaire François Levan. Cet ancien capitaine de la section de recherches de gendarmerie en Haute-Corse, présumé "ripou" sur fond d'histoire de drogue et d'écoutes téléphoniques illégales, a été condamné en première instance à cinq ans de prison.
Ouverture de l'audience dans un climat tendu
Il lui a été principalement reproché d'avoir livré des informations d'enquête qui ont pu servir à des voyous et d'avoir détourné à son profit près de 200 kg de cannabis saisis lors d'opérations de gendarmerie. François Levan se dit innocent de tout.François Levan, 43 ans, originaire de Saint-Denis de la Réunion et surnommé "le Chinois", en raison de ses origines asiatiques, est poursuivi pour détournements de saisies de drogue, séquestration et écoutes téléphoniques illégales, des délits qu'il est accusé d'avoir commis lors de son passage en Corse, de 2002 à 2007.
L'audience a commencé dans un climat tendu avec une multiplication d'incidents entre la défense l'avocate et la cour. La présidente a d'ailleurs suspendu l'audience pendant près d'une demi-heure ce matin.
Le procès doit s'achever vendredi.
Apprécié de sa hiérarchie
Brillant "soldat de la loi", qualificatif traditionnel des gendarmes au sein des forces armées, François Levan comparaît libre et nie la quasi totalité des faits qui lui sont reprochés, dirigeait l'unité bastiaise de la section de recherches de Corse.Apprécié de sa hiérarchie à la tête de cette unité où sont affectés les meilleurs enquêteurs, il quitta Bastia en 2007 pour prendre le commandement du groupement de gendarmerie de Fréjus (Var).
Le train de vie somptuaire du gendarme, roulant en Porsche et s'offrant une luxueuse villa dans le Var, et certaines fréquentations jugées douteuses conduisirent l'inspection de la gendarmerie, en 2008, à enquêter en profondeur sur ses activités en Corse.
Mis en examen en 2009, l'officier déchu passa trois mois en détention provisoire avant de démissionner de la gendarmerie en 2010. Il s'occupe désormais d'un hôtel à Marseille.
Compte rendu d'audience Anne-Marie Leccia, Christian Giugliano
Me Christian Scolari, avocat de François Levan