Eurofins est actuellement le numéro un mondial de la bioanalyse. Né à Nantes il est implanté dans 34 pays et emploie 13.000 salariés. Il croule partout dans le monde sous les demandes d'entreprises agro-alimentaires que l'affaire des lasagnes au cheval inquiète
Alerte irlandaise en janvier
Les autorités irlandaises avaient alerté Eurofins fin janvier pour une suspicion de viande de cheval que l'on avait fait passer pour du boeuf dans des plats cuisinés. Le scandale démasqué le laboratoire ne cesse de recevoir des demandes d'analyse dans les 170 laboratoires à l'oeuvre à travers le monde. Interrogé par l'AFP le directeur France du groupe explique néanmoins travailler principalement " sur la base d'auto-contrôles de producteurs de transformateurs et de distributeurs qui veulent être sûrs de la qualité des produits qu'ils vendent. "Cependant, ces dernières années la détection de la vache folle, de la mélamine et du virus H1N1 dans les aliments a transformé le laboratoire en super flic des dérives sociétales et consuméristes.
Une société qui devrait avoir de l'avenir ...
Car "il y a une tendance de fond pour plus de contrôles en matière de sécurité alimentaire et dans les domaines environnementaux, y compris dans des pays comme la Chine ou l 'Inde. Mais il reste à savoir comment ces pays vont s'ouvrir." Pour l'heure, parallèlement aux demandes liées à la crise chevaline, le groupe développe la "spéciation" par séquence ADN qui permet de déterminer la nature exacte d'un mélange de viande. Et dans l'affaire qui nous intéresse, une filiale bavaroise a ainsi pu immédiatement traiter les demandes, avant de partager ses compétences avec d'autres labos du groupe, comme celui de Nantes.Une histoire d'une réussite
Créée en 1987 par un jeune ingénieur nantais, Gilles Martin, et cotée à Paris depuis 1997, Eurofins apparaît comme une des plus jolies réussites industrielles et boursières d'une start-up française ces dernières années. "Nous affichons la meilleure performance de la Bourse de Paris depuis 15 ans avec 30% de progression annuelle moyenne"Après un chiffre d'affaires de 829 millions d'euros en 2011, pour un résultat net de 57 millions, le groupe s'est fixé pour objectif de "doubler de taille en cinq ans, avec une croissance annuelle moyenne de 15%, pour atteindre un chiffre d'affaires de 2 milliards en 2017" Implanté principalement en Europe et en Amérique du Nord, Eurofins va désormais poursuivre son développement dans ces zones sans perdre de vue l'Océanie et les pays émergents,
80 millions d'essais sur 20 millions d'échantillons à travers le monde en 2012, la société revendique "plus de 100.000 méthodes d'analyse". Elle estime être à la pointe dans la recherche de bactéries, d'OGM, de pesticides ou encore de métaux lourds. Le principe de précaution mise en place par tous les gouvernants du monde devrait conforter Eurofins dans ses ambitions.
( source AFP )
