Tous les consommateurs d'électricité payent une taxe pour développer les énergies renouvelables et ce n'est que le début. Pourtant, au rythme actuel nous n'arriverons pas à atteindre 23% d'énergies renouvelables en 2020. À qui profite cette gabegie de finances publiques demande la Cour des comptes ?
Une Taxe pour tous
Chaque consommateur d'électricité paye une taxe dite de contribution aux services public de l'électricité (CSPE). L'année dernière, elle a rapporté, selon les sages de la rue Cambon, 2 milliards d'euros. En 2020, cette taxe devrait atteindre 8 milliards. Une taxe qui explose, pour un résultat incertain. Les gendarmes des comptes publics alertent sur le poids de plus en plus lourd pour l'Etat d'une politique sans réel et tangible résultat.La Cour des comptes souligne qu'entre 2005 et 2011, le coût de la politique en place par les pouvoirs publics pour développer les énergies propre a représenté 14,3 milliards d'euros en cumulé pour le contribuable et le consommateur. Seulement voilà sur cette même période, les résultats et le développement des énergies renouvelables ont eu l'allure du vent du large. La part des énergies renouvelables en France est passée de 10,3% à 13,1%.
À ce rythme là, nous allons payer de plus en plus de taxe pour des éoliennes ou du solaire qui auraient les yeux de Chimène.
Pour atteindre les objectifs fixés par l'Etat de 23 % d'énergie propre en 2020, il faudrait faire "globalement six à sept fois ce qui a été réalisé lors des sept années précédentes".
Chère énergie renouvelable
"Le coût croissant du soutien au développement des énergies renouvelables conduit à s'interroger sur sa soutenabilité à long terme",
explique fort technocratiquement la Cour des comptes. En clair, nous payons de plus en plus pour de l'énergie propre et nous restons le pays d'Europe le plus en retard en la matière.
La faute à NKM ?
Pour le député d'Europe Ecologie les Verts, François de Rugy cet état de fait a des responsables. À commencer par la Ministre de l'écologie de Nicolas Sarkozy, qui aurait tué la filière solaire, "il y a eu 14.000 emplois supprimés (...) simplement parce que le précédent gouvernement, Mme Kosciusko-Morizet d’ailleurs, avaient pris un décret qui stoppait net l’équipement en panneaux solaires (..) La Cour des comptes dit par ailleurs que si le solaire, par exemple, est aujourd’hui plus cher que d’autres modes de production, l’éolien, lui, est compétitif. Or qu’a fait le précédent gouvernement? Il a étranglé le développement de l’éolien".Alors on fait quoi ? Le député de la majorité suit la cour dans ses conclusions, priorité à l'éolien et au biomasse, des énergies dont le coût a tendance à baisser. Comment y arriver ? "En mettant les bouchées doubles". Pas un mot sur la fiscalité et l'évolution du financement de l'éolien en France de plus en plus "complexe" et "inefficace" comme le fustige les sages de la Cour des Comptes...
Notre reportage
L'enquête de Céline Dupeyrat et Fred Grunchec.