Le Mans : les musiques indépendantes sauce Teriaki !

Couvre feu a ouvert le bal des festivals la semaine passée, Teriaki a pris le relais jusqu'à dimanche avec au menu de la musique mais pas seulement. C'est sans conteste l'un des rendez-vous les plus singuliers et excitants de la rentrée. Emmanuel Chaput, son président, nous dit tout...

Lancé il y a une quinzaine d'années, programmé une année sur deux, le festival des musiques indépendantes et scénographiées fait son retour avec une affiche pour le moins alléchante, riche en découvertes, curiosités et surprises en tout genre. Des concerts bien sûr, toujours dans des lieux incongrus, insolites, avec des mises en scènes spécifiques, mais aussi des performances, des parcours sonores, des installations, des expositions... oui Teriaki, c'est tout ça...

C'est tout ça... et bien plus encore, à commencer par un nom qui nous interroge... et un président, Emmanuel Chaput, qui nous répond.

Où avez-vous été chercher ce nom Teriaki ? Faut-il y voir un clin d'oeil à la gastronomie japonaise ?

Ah Ah, pas vraiment. Il y a une quinzaine d'années, lorsque nous avons choisi notre nom, cette sauce n'était pas si connu.
Mais j'aime bien l'analogie avec la cuisine. L'origine du nom Teriaki est comme une recette secrète dont on ne peut dévoiler tous les ingrédients...

Pouvez-vous nous expliquer en quoi précisément Teriaki se démarque des autres festivals de la région ?

Après avoir organisé pendant plusieurs années un festival d'été sous une forme classique avec un seul lieu équipé de scènes et de chapiteaux, nous avons décidé de consacrer notre énergie à un événement dédié aux musiques indépendantes et scénographiées. En quelque sorte, nous nous sommes payés le luxe de pouvoir avoir une programmation exigeante déclinée sous des scénographies qui bouleversent l'ordre communément établi. Nous programmons ainsi des artistes à qui nous proposons des mises en scène particulières (au sol, au milieu du public, en quadriphonie,...) le tout dans des lieux que nous modifions pour l'occasion ou alors dans des lieux insolites (abbaye de l'Epau, hôpital psychiatrique désaffecté, parc, appartements...).

Comment établissez-vous votre programmation ?

Les portes d'entrées de la programmation sont multiples. Nous programmons des artistes dont nous apprécions le travail. Nous programmons également des artistes dont le travail correspond parfaitement à un lieu que nous souhaitons investir.
Cette année, pour la première fois, nous ne nous sommes pas posés de limites (à part peut être les contraintes financières...). Nous avons bataillé pour obtenir les groupes que nous voulions sans se soucier des plans de tournées. Ainsi, pas mal des groupes invités viennent pour une date unique (Caméra, Elektro Guzzi, Norman Bambi,...). D'autres artistes ont également profité de notre invitation pour initier une tournée française (Sole, SJ Esau, Camilla Sparksss,...)
La programmation prend donc une allure de coupe du monde avec des artistes venant d'Allemagne, des Etats-Unis, d'Autriche, d'Angleterre, d'Irlande, du Canada , de Suisse, de France...
Une place toute particulière est également réservée aux artistes de notre environnement proche. En effet, de nombreux projets intéressants issus du vivier sarthois seront à l'affiche.
Les installations sont également un point important de la programmation. Cette année, parmi les 30 projets programmés, 7 à 8 sont des installations interactives avec pour base la musique et sa mise en espace.

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Quels sont les grands moments de cette édition 2013 ?

Ils sont nombreux pour nous ! Si on devait en choisir quelques-uns, alors ce serait les différents projets actuellement en résidence : Le Chant du Filament de Nicolas Villenave à l'Abbaye de l'Epau. Il s'agit d'un champ de 81 ampoules suspendues qui lorsqu'elles sont traversées par un courant électrique génèrent un son cristallin... Nous sommes également très heureux de recevoir le concert des Belone Quartet, groupe nantais séparé depuis 4 ans qui a accepté de se reformer sous notre insistance. Enfin, l'artiste Primat présentera le Monolithe, installation de peinture virtuelle actuellement en résidence au Théatre Paul Scarron.
Mention toute spéciale également pour le TERIAKIDS, ciné concert pour enfant par La Terre Tremble!!!

Donnez-nous une bonne raison de préférer votre festival à un match de football à la télé ?

Toutes les réponses en une seule adresse : festivalteriaki.fr
Ou alors le jeu de jambes de tous les bénévoles qui s'affairent à préparer cette nouvelle édition.

Quel est votre plus beau souvenir depuis la création du festival ?

Il faut souvent peu de chose pour transformer un simple concert en un souvenir impérissable. Lors de la dernière édition, lors d'un concert en plein air de Piano Chat, la pluie s'était mise à tomber. Le public, plutôt que de fuir, s'était emparé d'une immense bâche sous laquelle le concert avait repris.

Comment voyez-vous le festival évoluer dans les années à venir ?

Difficile de répondre à cette question. Le festival se déroulant en biennale, cela nous laisse pas mal de temps entre deux éditions pour réinventer notre événement.

Quel(s) groupe(s) écoutez-vous en boucle actuellement ?

Un groupe que j'aurai adoré programmer et qui a livré un magnifique concert à la route du rock, Junip.

Quel groupe ou artiste rêveriez-vous justement de programmer ?

Nous sommes des boulimiques de musique. Impossible d'en choisir un seul. En vrac : Thee Oh Sees, Chausse Trappe, Cave...
Plus d'infos sur le site du festival et sa page facebook.