Les cheminots CGT des Pays-de-la-Loire réunissent aujourd'hui à Nantes une conférence sur l'avenir du transport ferroviaire dans la région, pour faire le constat du désengagement de l'État et de la SNCF
À propos de l'état du réseau ferroviaire régional, les cheminots CGT font le constat de la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine.
Moitié pleine. Sur le réseau ligérien, les voyageurs prennent chaque jour le train plus nombreux, la région des Pays-de-la-Loire a massivement investit dans le renouvellement du matériel roulant, et la seule voie ferrée en très mauvais état entre Sainte-Pazanne et Saint-Gilles-Croix-de-Vie sera rénovée d'ici l'été 2015. Par la volonté régionale d'en accélérer le financement.
Un État de moins en moins soucieux de ses chemins de fer
Pour le reste, le fret et l'engagement de l'État dans la maintenance des infrastructures, c'est la moitié vide. Les travaux engagés par RFF en ce moment suffiront tout juste à maintenir le réseau dans un bon état de performance, mais pas plus. La volonté régionale de rouvrir des lignes ferroviaires au trafic des voyageurs en Mayenne ou en Sarthe se heurte au manque de moyens financiers de la région, qui, à chaque fois qu'elle vient suppléer les carences de l'État en termes de maintenance des voies, ne peut investir dans l'achat de matériels supplémentaires pour desservir par le rail des villes comme La Flèche ou Château-Gontier. Et Saint-Hilaire-de-Chaléons et Paimbœuf en Loire-Atlantique ajoute la CGT !Du côté des transports de marchandises, c'est la chute libre dans la région. La CGT s'inquiète de l'activité du Grand Port Maritime de Nantes et Saint-Nazaire qui ne génère pas de trafic au profit du rail. Les containers régulièrement espérés ou même promis n'arrivent pas, et continuent d'entrer en Europe par les pays du nord. Et l'agro-alimentaire est exclusivement tourné vers la route. Les trafics de masse ou lourds pour lesquels le train trouve sa pertinence, comme les matériaux de construction ou de carrière lui échappent de plus en plus souvent.
Nantes Bordeaux via Tours ?
Sur le TGV et les Intercités ou TET (Trains d'Équilibre du Territoire), là encore la CGT ne peut se satisfaire des seuls bons chiffres du TGV sur Nantes Paris par exemple, ou de la future mise en service de la LGV entre Sablé-sur-Sarthe et Conneré-Beillé.Sur Nantes Bordeaux, aucune décision n'est prise pour améliorer la capacité de la ligne autour de La Rochelle véritable point noir en terme de vitesse des trains, de par l'état des voies, mais surtout par l'établissement d'un tracé sinueux au 19ème siècle qui aurait dû être rectifié pour en faire une ligne digne du 21ème siècle depuis belle lurette... Pire l'idée de la SNCF consisterait à faire passer les voyageurs par Tours !
Enfin, les lignes Caen Le Mans Tour et Nantes Tours Lyon sont toujours en désespérance et la CGT attend que la SNCF et l'État prennent enfin les décisions qui s'imposent.
Réforme ferroviaire en cours et Europe
Et puis reste la réforme du système ferroviaire qui ne satisfait pas les cheminots CGT. Ils voient dans sa nouvelle organisation autour du Gestionnaire d'Infrastructure Unique, une opportunité future pour séparer définitivement la gestion des infrastructures et la gestion des trains. Comme le veut la commission européenne et comme l'ont pratiquement réalisé tous les pays d'Europe.Le colloque "quel avenir pour le Service Public ferroviaire SNCF en Pays de la Loire" organisé par les cheminots des Pays de la Loire ouvre ses portes à 13h30 au CCO Tour Bretagne à Nantes