Ils sont frères, jouent de la musique ensemble depuis 5 ans, ont fait le buzz sur internet et sur les ondes avec le titre "Stereo", ils reviennent avec un album aux mélodies fines et délicates comme de la porcelaine, rencontre avec l'un des groupes nantais les plus british du moment : Elephanz.
L'aventure d'Elephanz commence réellement en septembre 2008 quand les deux frangins, Maxime et Jonathan Verleysen, se décident enfin à monter sur scène et jouer la musique qu'ils composaient jusqu'ici dans le secret de leurs chambres et partageaient avec le monde via internet.
Ce premier concert dans un club nantais agit comme un révélateur. Tout s'enchaîne alors très vite pour Maxime et Jonathan qui doivent avant toutes choses trouver un nom. Ce sera Elephanz, en référence au film "Elephant" de Gus Van Sant, mais avec un z histoire d'y coller une touche perso et sans doute d'être clairement référencé sur le web. Les débuts d'Elephanz, c'est ça...
Votre album s'appelle "le temps du changement". Pourquoi ? Ce n'était pas bien jusqu'ici ?
C'est vrai, on sait ce qu'on quitte mais on ne sait pas ce qu'on trouve. Mais l'envie de changement n'en est pas moins naturelle. Changer de coupe de cheveux, de décor ou de parfum de glace... C'était quand même pas mal jusqu'ici.
Il y a une sorte de logique presque mystique qui fait que tout arrive quand ça doit arriver
En cinq ans, vous avez parcouru un sacré bout de chemin. N'avez-vous pas eu parfois le vertige ?
Sans ce type de questions on n'en prendrait jamais conscience. On ne s'arrête pas assez souvent pour regarder derrière. Il y a tellement de choses derrière mais on est trop concentrés sur devant. Quand on regarde certains parcours, on se rend compte que rien n'arrive jamais en avance ou en retard. Il y a une sorte de logique presque mystique qui fait que tout arrive quand ça doit arriver. Pas avant ni après. On a un sentiment de puissante mécanique qui nous dépasse un peu. Même pour quelque chose d'aussi futile que la vie et la mort d'un groupe de musique.Vous êtes donc frères. Comment vous entendiez vous enfants ?
Très bien. Le grand frère entraîne, veille, terrorise et découvre avant les autres, le petit frère surprend, s'enthousiasme, et défend même le grand dans la cour de récré. Classique. On ne s'est jamais trop mal entendus tous les deux.Les repas de famille, les répétitions, les concerts... Vous passez votre vie ensemble. C'est supportable ?
Ça va. La dynamique de nos rapports change complètement d'un environnement à l'autre. On ne s'entend jamais mieux que lorsqu'on est tout seuls. Par ailleurs, depuis quelques mois, on vit dans deux villes séparées (Nantes et Paris) et dès lors on a vachement le temps de se manquer.Au départ, vous ne souhaitiez pas monter sur scène, simplement faire de la musique et la partager sur internet. Pour quelles raisons ?
Parce qu'on peut être assez timides et hésitants et que ce sont deux traits de caractère qui ne sont pas les bienvenus sur scène.Votre première scène a été finalement très décisive pour la suite de votre parcours. En avez-vous été conscient rapidement ?
Assez oui. On a eu beaucoup de chance parce que la première date s'est très bien passée. Le club était comble grâce au petit succès de la page myspace, les gens étaient super réactifs et nous avons rencontré notre premier manager ce soir là. Si ce n'est pas une invitation a revenir...Selon vous, qu'est-ce que la scène a apporté à votre musique ?
On a cru à un moment que cela nous influencerait sur l'écriture. L'envie de prévoir des moments musicaux qui feraient bien sur scène etc... Mais ce n est pas comme ça que nous aimons travailler, la scène intervient dans un vrai deuxième temps. Et si elle est très importante pour nous aujourd'hui, parce que nous sommes devenus addicts, ça n'influence pas les chansons qu'on écrit.Dix titres et un seul en français, le seul de votre discographie je crois. C'est un coup d'essai sans lendemain ou le début du commencement d'une exploration possible pour les prochains albums ?
Ce titre est la rencontre d'une chanson de l'un de nous et des paroles de l'autre. L'alchimie nous a plu. C'est uniquement parce qu'on a été emballés par le résultat qu'on a décidé de l'inscrire à la playlist de l'album. Pour le moment nous pensons le deuxième album en anglais uniquement mais comme pour cette chanson on ne veut rien s'interdire.Internet est aujourd'hui une boutique de disque, un accélérateur de réseau, une boite aux lettres, et un mégaphone
Sur votre compte facebook, vous annoncez la sortie de l'album au Japon avec une certaine jubilation. Un peu comme des gamins. Qu'est-ce que ça signifie pour vous ?
Pour d'anciens geeks comme nous, qui ont grandis avec Olive et Tom et DragonBallZ, le Japon représente forcément quelque chose. Du dessin, à l'animation en passant par la culture Zen, les arts martiaux, c'est vrai que la culture japonaise nous a beaucoup influencé. En fait, quasiment pour tout à part la musique! C'est donc normal que ça nous excite particulièrement.En parlant de facebook et de geeks, quelle place tiennent pour vous internet, les réseaux sociaux, dans la diffusion de votre musique ?
Internet est aujourd'hui une boutique de disque, un accélérateur de réseau, une boite aux lettres, et un mégaphone à destination des gens qui nous suivent. C'est important de faire avec. Ce qui est fascinant c'est que c'est justement sans frontières. On suit sur internet l'envol des chansons vers d'autres continents.Vous étiez en concert récemment au Nouveau Casino à Paris, en promo chez RFI, France O, France Culture, Nova, France Inter, BFM TV.... Tout va bien pour vous ? C'est le bonheur ?
Tout va bien oui.Vous rêvez de quoi aujourd'hui ?
Avec tout ça on ne dort plus.Un mot ou trente sur vos influences. Les Beatles bien sûr mais encore ?
Bien sûr je pense qu'on est influencés par les mélodies british de ces années là… Mais la musique qu'on fait est forcément plus limitée en couleur que la musique qu'on écoute qui elle, est sans limite.Peut-on encore de nos jours se référer aux Beatles sans passer pour des ringards ?
Tu ne choisis pas vraiment ce qui te façonne, surtout quand tu es tout petit. A 7 ou 8 ans. C'est comme ça. On te fait écouter un disque, tu aimes. C'est différent d'Henri Dès. Et plus de 15 ans plus tard, tu te rends compte que tu n'as jamais rien aimé autant…Et côté paroles ? Qu'est ce que vous aimez raconter ?
On parle de voyages, de loose, d'envies, d'amour et de sexe, de blues. On s'adresse toujours à quelqu'un. Lorsqu'on y repense, presque toutes nos chansons contiennent "je" et "tu".Quel commentaire vous suggère cette vidéo ?
Et celle-ci ?
Et enfin celle-ci ?
Quel est votre coup de coeur du moment ?
Le dernier album des Vampire Weekend.Quel est votre coup de gueule du moment ?
Le dernier Mozart, il est pas ouf.
Si demain vous deviez partir pour une planète lointaine sans internet et sans électricité, qu'emmèneriez-vous dans votre mange disque à piles ?
On peut aussi profiter du silence de l'espace...Comment voyez-vous l'avenir ?
Il semble que nous allons beaucoup profiter de 2014. Ensuite nous enregistrerons un deuxième album.Merci beaucoup Maxime et Jonathan
Propos reccueillis le 3 décembre 2013 par Eric Guillaud
Plus d'infos sur le site et le compte facebook du groupe.
Pour voir Elephanz en live, rendez-vous le 19 décembre au Ferrailleur à Nantes