C'est la boulette des services administratifs du conseil général de Vendée, la colonne de l'artiste vénézuélien Carlos Cruz-Diez menaçait de s'écrouler, elle finit à la déchèterie. 200 000 € à la poubelle.
Notre reportage
L'erreur
L'oeuvre, une colonne de six mètres, avait été commandée dans le cadre du 1% artistique à l'artiste vénézuélien, résidant à Paris, Carlos Cruz-Diez pour le collège des Gondoliers à la Roche-sur-Yon en 1972 au moment de sa construction. Elle était estimée à 200 000 €. Jamais entretenue, cette colonne Chromointerférente avait été laissée à l'abandon et menaçait à tout moment de s'effondrer.Principe de précaution oblige, le propriétaire des lieux, le Conseil Général de Vendée à la demande de la direction du collège décide fin avril de sécuriser l'oeuvre. "Cette pièce métallique de six mètres de haut s'était fortement détériorée et la chute de certains de ses éléments aurait pu gravement blesser des enfants ou des adultes travaillant dans l'établissement" explique dans un communiqué l'administration départementale. L'oeuvre est déménagée et quitte le collège pour ... la déchèterie. "Il est cependant évident que celle-ci aurait dû être entreposée pour évaluer les possibilité d'une éventuelle réparation", reconnaît le département.
L'artiste de 90 ans est furieux et a fait parvenir au conseil général une lettre ouverte, publiée par Ouest France.
"Pour ceux qui ont demandé la destruction de ma Colonne Chromointerférente [...], l'art n'existe pas et n'a aucun sens. S'il en avait été autrement, l'œuvre aurait été entretenue depuis longtemps", celui qui fait référence dans l'art cinétique ne comprend toujours pas "qu'un tel incident puisse avoir lieu dans un pays que tous considèrent comme cultivé et fervent défenseur des arts".
Le conseil général pour se faire pardonner s'est engagé à lui commander une nouvelle oeuvre dans le cadre des travaux d'agrandissement du collège des Gondoliers.
L'oeuvre du vénézuélien Carlos Cruz-Diez avant sa destruction.