Le sud Sarthe, un bassin d'emploi sinistré

Mardi, la direction de Gastronome annonçait la fermeture de son usine de volailles à Luché-Pringé, dans le sud Sarthe. Le site va fermer ses portes à l'horizon de juin 2015, avec à la clé 165 suppressions d'emplois.

Christian Vignaud, membre du comité de direction de Terrena et directeur de Gastronome, a confirmé la fermeture du site, déjà évoquée lors d'un précédent CE, d'ici à juin prochain. Cette annonce a été confirmée mardi matin dans une ambiance particulièrement tendue après déjà plusieurs débrayages sur le site ces derniers jours.
A la sortie de la réunion, Christian Vignaud et d'autres dirigeants présents ont été copieusement hués par les salariés sous le choc.

Christian Vignaud a cependant assuré de sa volonté "que les 165 salariés puissent rester dans le groupe" Terrena. "Si on arrive à convaincre les gens de rester chez nous, on aura fait un boulot acceptable dans une situation difficile", a-t-il affirmé.
Sébastien Besnardeau, secrétaire du CE, a qualifié le plan de cessation d'activité de "torchon".


Ce jeudi matin, une marche pour l'emploi était organisée dans Luché-Pringé.

Le re​portage de Marie-Aimée Ide, Christelle massé et Sophie Goubil

Candia au Lude, Colwell à Bessé-sur-Braye, Belipa à Ecommoy, et bientôt Harman Becker à Chateau-du-Loir et Gastronome à Luché-Pringé. Le sud Sarthe n'en finit pas de perdre des emplois.

Le reportage de Vincent Raynal, Thierry Poirier et Nicolas Guilbaud

Pourtant dans ce marasme économique, certains industriels misent  encore sur l'investissement en milieu rural : d'ici 2016, Le japonais Amada, spécialiste de machines outils pour le métal, devrait injecter 20 millions d'euros dans son usine de Chateau-du-Loir,  pour la rendre  plus performante. Et conforter les 150 emplois existants.

 

Ces entreprises du Sud Sarthe qui ferment
Colwell, Bessé-sur-Braye :
  • 28 février 2012, liquidation
  • 74 emplois
  • Après avoir racheté les machines, Edicolor a jeté l'éponge. L'entreprise avait annoncé son intention de reprendre 45 salariés et de racheter les murs, l'entreprise bretonne a décidé de ne pas s'investir davantage sur le site sarthois.
Belipa, Ecommoy :
  • Placée en liquidation judiciaire le 31 octobre 2012 pour un problème de rentabilité
  • 118 salariés
  • Filiale du groupe Mecaseat, lui-même rattaché au holding international Eurofind,
  • En novembre 2010, Belipa avait abandonné son activité originelle de panneaux de particules pour fabriquer des éléments de meubles, notamment des caissons pour les salles de bain, dans le secteur de la grande distribution, les mobile-homes ou les fabricants de placards.
  • 20 mars 2013, vente aux enchères des machines
Harman Becker, Château-du-Loir :
  • fermeture annoncée en avril 2014 pour septembre, puis reportée en décembre 2014.
  • 185 salariés
  • Le déclin du carnet de commandes, avec PSA, et perte de 60 % des ses ventes internationales a entrainé la fermteur de l'usine spécialisée dans la fabrication dehaut-parleurs pour l'industrie automobile. 
  • 2 précédents plans en 2006 et 2008
Candia, Le Lude :
  • En novembre 2012, la direction de Candia annonçait la cessation d'activité définitive du site pour juin 2014.
  • Le couperet est tombé le 30 juin 2014. Seule une partie des 186 salariés de Candia a retrouvé un poste ou une formation. Pas de repreneur.
  • Solution trouvée  pour 65 salariés : 46 ont trouvé un poste, CDI ou CDD long, en dehors du groupe Sodiaa, 8 ont été repris chez Candia à Campbon, Lons ou Vienne,  11 au sein du groupe, dont 6 chez Yoplait au Mans
  • 18 salariés ont fait un bilan de droit à la retraite. 6 sont en reclassement externe en détachement. 15 suivent une formation longue durée
  • Les délégués du personnel, eux, avancent le chiffre de 96 salariés "encore en recherche". "Plusieurs personnes sont en période d'essai. Parmi ceux qui ont rompu leur contrat pour suivre une formation, peu ont trouvé un emploi derrière", souligne Patrick Corvaisier, délégué CFDT. Les lettres de licenciement ont été  envoyées le 26 juin.
  • Reste l'avenir du site. Des tanks à lait ont déjà été déménagés en janvier. "Le déménagement ne se poursuivra qu'à partir du 1er juillet", précise Giampaolo Schiratti.
  • La piste « Plastoil », procédé suisse qui consiste à collecter des déchets plastiques et à les convertir en pétrole, "est toujours à l'étude, explique le directeur, mais, pour des raisons de sécurité, elle ne verra pas le jour au Lude même".
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