Celle de Jacques Vasseur est faite de fuites, de cachettes et de prison. Condamné une première fois par contumace à la peine capitale, il sera finalement retrouvé par les gendarmes, cloîtré chez sa mère. Condamné une seconde fois à mort, il sera gracié par le général De Gaule. Au terme de son emprisonnement, il avait refait sa vie en Allemagne. L'enquête de Benoît Robert l'a donc conduit jusqu'à Heidelberg, au cimetière de la ville. Où les cendres de Jacques Vasseur ont été dispersées en 2009 dans le carré des anonymes.
Le journal Ouest-France lance un appel à témoignages pour reconstituer les fils de ces vies brisées, il y a plus de 70 ans.
Le reportage d'Éric Aubron et Gwénaël Rihet
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Jacques Vasseur : le dernier gestapiste angevin
"Un traitre"
Le triste destin de Jacques Vasseur avait inspiré en 2008 le livre "un traitre" à Dominique Jamet. L'essayiste et journaliste, lui même fils d'un intellectuel condamné pour collaboration comme il le raconte ,dans "un petit parisien", à la libération à 3 ans de prison, a croisé le destin de Vasseur en 1965 alors qu'il couvrait comme journaliste le procès du nazillon angevin, pour l'Express, il raconteA la barre, il y avait cet homme blafard, grimé à la Arturo Ui, déconcertant, avec son petit chapeau de feutre et sa moustache, qui avait l'air d'un revenant et dont la défense était misérable. Son singulier parcours m'a trotté dans la tête, et j'ai pensé écrire sa biographie, après avoir retrouvé sa trace en Allemagne. Il a refusé . Finalement, ce n'était pas plus mal, l'histoire dépasse largement le personnage. D'où cette fiction qui s'inscrit dans la réalité.
Le dernier condamné à mort en France pour fait de collaboration est mort dans son lit en Allemagne.

Vasseur en compagnie de la Gestapo d'Angers sous l'occupation.
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