Les routiers commenceront dimanche soir une grève reconductible pour tenter de peser sur les négociations salariales avec le patronat prévues mardi et jeudi. Ils prévoient de bloquer des routes, des dépôts pétroliers, des centrales d'achats et des sites industriels.
L'intersyndicale CGT, FO, CFTC et CFE-CGC donnera le coup d'envoi de ces actions dès 22H00 dimanche. Elles "dureront au moins jusqu'à mardi", date de la prochaine séance de négociation annuelle obligatoire (NAO) dans le transport routier de marchandises.
Une seconde réunion est d'ores et déjà programmée jeudi 22 janvier. Mais la grève pourrait chambouler le calendrier établi.
Une "cinquantaine de points d'action" sont programmés dans la nuit de dimanche à lundi sur l'ensemble du territoire national, selon Patrice Clos, secrétaire général de la fédération FO/UNCP Transports et Logistique. En région parisienne, les blocages concerneront notamment "le port de Gennevilliers, la plate-forme aéroportuaire de Roissy et des zones industrielles au nord de Paris", a-t-il précisé.
Divers responsables syndicaux citent, parmi les régions les plus mobilisées, le Nord, la Bretagne, la Normandie, l'Aquitaine, le Rhône-Alpes ou encore la Lorraine. Bordeaux, Nantes et Marseille devraient notamment être touchées.
En cas de blocages d'axes routiers, aux péages d'autoroute par exemple, seuls les poids-lourds seront stoppés par les grévistes, qui laisseront passer les véhicules légers.
À quoi sert l'argent public versé aux entreprises ?
Les chauffeurs de car et les salariés du secteur logistique (stockage, magasinage, traitement des commandes, etc.) sont également appelés à cesser le travail pour "refuser la paupérisation et la Smicardisation rampante" de la profession. Les syndicats réclament "une augmentation du pouvoir d'achat minimum de 100 euros", notamment en portant à 10 euros le taux horaire minimum pour les coefficients les plus bas à l'embauche.En 2014, un seul des quatre coefficients en vigueur dans le transport routier - celui des salariés les plus qualifiés - dépassait le Smic (9,53 euros bruts par
heure en 2014), relevé à 9,61 euros pour 2015.
"On peut se demander à quoi sert l'argent public dans ces conditions", s'interroge la CGT, évoquant les aides accordées par l'Etat aux entreprises via le pacte de responsabilité et, notamment, le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE).
Les organisations syndicales exigent en outre "la mise en place d'un 13e mois pour tous", "la suppression de la carence maladie" et l'ouverture de négociations sur "la gestion des fins de carrière" et "pour une protection sociale plus forte (mutuelle, prévoyance, dépendance)".
Les syndicats se disent résolus à obtenir des engagements de la part des fédérations patronales, quitte à faire durer les négociations. "Il n'est pas question qu'on laisse partir le patronat sans qu'il y ait d'accord", prévient Jérôme Vérité, patron de la CGT Transports. "Ca durera le temps que ça durera. On ne sortira pas de là sans qu'il y ait des choses sur la table", avertit le syndicaliste.
AFP