La Roche-sur-Yon : Le producteur de foie gras Soulard poursuivi pour "actes de cruauté"

L'entreprise Ernest Soulard, producteur de foie gras en Vendée, cité devant le tribunal correctionnel de La Roche-sur-Yon pour "actes de cruauté" par une association anti-gavage, sera fixé cet après-midi sur son sort

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Lors de l'audience, le 22 janvier, le procureur de la République Hervé Lollic avait réclamé la relaxe, estimant qu'il n'y avait "pas d'éléments suffisants" pour
condamner la société Ernest Soulard, basée dans la commune de L'Oie (Vendée) et fournisseur de grandes tables parisiennes, dont le Fouquet's et le George V.

Le représentant du ministère public était allé jusqu'à qualifier "d'instrumentalisation" de la justice la citation directe -une procédure sans enquête de police, où le tribunal juge sur les pièces produites par les parties- émise par l'association de défense des animaux L214, qui souhaitait en faire le "procès du gavage". 
L214 avait porté plainte début 2014 pour "sévices graves ou actes de cruauté envers les animaux" et pour "mauvais traitements envers un animal", peu après la mise en ligne sur son site internet d'une vidéo dénonçant les conditions de gavage dans des fermes sous contrat avec la société Ernest Soulard. Dans cette video, on voyait des canards cantonnés dans des cages individuelles, ne pouvant pratiquement pas bouger, et des animaux agonisant.
A la suite de cette diffusion, de grands chefs, dont le multi-étoilé Joël Robuchon, mais aussi le Britannique Gordon Ramsay, avaient décidé de suspendre leurs approvisionnements chez le producteur vendéen.


Images "truquées" ?

"Lors de l'audience, nous avons démontré que les images étaient truquées, qu'elles ne venaient pas toutes de chez nous et que nous étions victimes du comportement de L214 (...). L'entreprise Soulard, ils s'en fichent, ce procès n'est qu'un moyen pour récupérer des dons", a déclaré le directeur général de la société, Roland Tonarelli, "serein" dans l'attente du jugement.
"Maintenant, la page est tournée vis-à-vis de mes clients, tout le monde est absolument convaincu que nous sommes hors de cause", a-t-il ajouté.

L'association s'était défendue de toute manipulation et avait assuré de l'authenticité de la vidéo, expliquant avoir obtenu les images auprès d'une personne ayant eu accès aux différentes salles de gavage de la société, sans dévoiler son nom, et en avoir "simplement fait un montage".
L'audience avait également donné lieu à une bataille d'experts autour de la pratique du gavage, autorisée en France, mais pour laquelle l'Union européenne a interdit en 2011 les cages individuelles, donnant aux producteurs jusqu'au 31 décembre 2015 pour les remplacer par des cages collectives.
"Sur le fond, l'association reste confiante parce qu'elle se bat et elle lutte au quotidien pour défendre les animaux. L214 n'en est pas à sa première plainte,
mais souvent les plaintes sont classées sans suite. L'association a pour objet d'apporter le débat sur la place publique", a souligné Hélène Thouy, l'avocate de L214.

Alors que le gavage "est reconnu par des experts européens indépendants comme une souffrance animale, (...) ce serait une très bonne chose que, pour la première fois, un tribunal sanctionne cette pratique", a-t-elle mis en avant.
Le tribunal correctionnel doit également se prononcer sur un autre volet du dossier, concernant des dégradations commises dans les bâtiments de l'entreprise, où des trous avaient été percés pour réaliser les images. Ce volet a fait l'objet d'une enquête pénale.
Le ministère public a requis des amendes de 10.000 euros à l'encontre de L214 et de 2.000 euros contre son porte-parole pour "recel de dégradations".

avec AFP
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