Dix BD pour Noël : on vous laisse choisir le paquet cadeau !

Noël approche à la vitesse de la lumière et vous séchez affreusement question cadeaux ? Pas de panique, voici rien que pour vous une petite sélection de BD en tout genre à glisser sous le sapin le plus proche...

Mobilisation générale au ​sein de l'équipe web pour lire toutes les nouveautés du moment et en retenir dix. Résultat : une sélection qui couvre tous les styles, tous les goûts, tous les budgets. Joyeuses fêtes et bonnes lectures.

Miaou...

On commence avec une histoire de félin domestique. Dans le rôle principal, le chat de Geluck. La dernière fois que nous avions aperçu le bout de sa queue, il allait passer à table. Maintenant il fait des petits. Et il pose avec femme et enfants sur la couverture de l'album. De quoi déstabiliser ses millions de fans, ses amoureuses déclarées ou cachées. Le chat de Geluck va-t-il vraiment se caser ? Arrêter de faire des bons mots ? Ne plus vivre d'aventures aussi trépidantes qu’immobiles ? Est-il condamné à passer ses dimanches à jouer au scrabble avec bobonne comme le fait dorénavant son maître Geluck ? La réponse est dans ce nouvel album, le vingtième, qui a fait des petits lui-aussi. Trois. Le tout regroupé dans un joli coffret. C'est beau, c'est drôle, c'est fin, c'est du Geluck... (Le Chat fait des petits, de Geluck. Editions Casterman, 17,95 €)

Très cher Germain

C’est sûr, 55 €, ce n’est pas franchement donné pour une bande dessinée. MAIS, il faut dire que celle-ci regroupe en fait 14 albums, soit 652 planches. Ce qui ramène notre affaire à 4 € l’album, soit encore 0,08 € la planche. Arrêtons-là les comptes d’apothicaire ou de boucher-charcutier, l’important est que nous puissions aujourd’hui tenir entre nos petites mains l’intégrale de Germain et nous…, une série qui fit les beaux jours du journal Spirou dans les années 80, épuisée depuis belle lurette Suzette. Enfin, quand je dis qu’elle fit les beaux jours du journal Spirou, ce n’est pas tout à fait exact. D’abord parce que les premières planches de Germain et nous… ont été publiées dans Le Trombone illustré, un supplément mythique au Journal de Spirou. Ensuite, parce que ces mêmes planches ont été à l’origine de l’arrêt, justement, de ce fameux supplément considéré par la direction Dupuis et le rédacteur en chef de l’époque comme un repère de gauchistes. Il est vrai qu’on s’y moquait des militaires, qu’on y défendait le féminisme et qu'on ironisait sur la religion. (Germain et nous… de Jannin, Culliford, Delporte, Honorez. Editions Dupuis. 55 €)

Le génie de Franquin en 384 pages​​

C’est du lourd, du très lourd même. 2,4 kg (j’ai pesé!). 384 pages (j’ai compté!), des centaines de documents, illustrations, croquis, couvertures, crayonnés, planches et photos. Et au bout du compte une oeuvre, magistrale, essentielle, fondatrice, celle de Franquin, André Franquin, l’homme qui a fait de Spirou et Fantasio des personnages à la fois modernes et mythiques, l’homme qui a créé Gaston Lagaffe, le Marsupilami, Modeste et Pompon, qui a illustré Les Idées noires, l’homme finalement qui a créé un style graphique et révolutionné le Neuvième art en son temps. Alors oui, le livre pèse son poids mais il a de très bonnes raisons pour ça. Un livre indispensable pour tous les amoureux de Franquin et plus généralement du 9e Art. (Franquin, chronologie d’une oeuvre, de José-Louis Bocquet et Eric Verhoest. Editions Dupuis. 59 €)

Regards croisés sur Carthagène

Carthagène est le deuxième album conjointement édité par Magnum Photos et les éditions Dupuis. Le premier, Omaha Beach 6 juin 1944 portait sur l’une des photos de guerre les plus célèbres, une photo signée Robert Capa pendant le débarquement US en Normandie. L’album réunissait une bande dessinée de Morvan et Bertail ainsi qu’un dossier avec photos, archives et témoignages sur le célèbre photoreporter. Très différent dans le fond et dans la forme, Carthagène reste cependant une monographie à la croisée de la photographie et de la bande dessinée ou plus précisément de l’illustration. Aux manettes cette fois, le photographe Raymond Depardon et l’illustrateur auteur de bande dessinée Jacques de Loustal qui ont choisi le temps d’une collaboration le ciel, la terre, la lumière, la vie d’une grande ville portuaire de Bolivie, Carthagène. Chacun avec ses outils, les voici partis en mars 2015 à l’assaut de la ville, ramenant tous deux des matériaux qu’ils finalisent à leur retour, en chambre noire pour l’un, en atelier pour l’autre. Résultat, ce beau livre qui offre une confrontation ou plus exactement une juxtaposition des deux regards, 50 photos et 38 illustrations qui nous emmènent des remparts du centre historique de la ville à la Plaza de Santo Domingo, en passant par la plage ou les ruelles de la vieille ville… (Carthogène, de Depardon et Loustal. Editions Dupuis / Magnum Photos. 30 €)

Mineur de père en fils

Peut-on échapper à sa condition et notamment à sa condition de gueule noire dans la France des années 1900 ? C’est la question que pose ce magnifique album paru aux éditions ​Casterman, signé Ozanam pour le scénario et Lelis pour le dessin. Gueule noire nous plonge sans ménagement dans le monde de la mine et des bas-fonds de Paris au début du XXe siècle avec un personnage prénommé Marcel bien décidé à échapper à son milieu. Ça grouille de malfrats et d’exploiteurs en tout genre, ça pue la misère et la crasse, l’issue est sans espoir, mais c’est graphiquement sublime et scénaristiquement taillé au cordeau. Il y a du Germinal dans ces pages, du Germinal et en même temps quelque chose de très contemporain, d'universel. Marcel pourrait s’appeler aujourd’hui Yacoub ou Fathi, venir de Syrie ou de Lybie. Magnifiquement noir ! (Gueule noire, de Lelis et Ozanam. Editions Casterman. 18 €)

Blessures de guerre

Né à Séoul en 1965, adopté par une famille belge à l’âge de six ans, Jung nous avait déjà bouleversé avec son album précédent, le récit autobiographique Couleur de peu : miel publié en trois volets aux éditions Soleil et adapté en 2012 en film d’animation. Il y racontait son parcours d’orphelin coréen et son retour au pays du matin calme à l’âge de 40 ans, à la recherche de ses racines. L’auteur récidive avec Le voyage de Phoenix, une fiction cette fois, une fiction qui flirte pourtant avec le réel, le dramatiquement réel. Sur 320 pages d’un noir et blanc particulièrement sobre et délicat, Jung met en scène trois destins liés par la guerre de Corée et  par ses conséquences humaines désastreuses. Il évoque les blessures de tout un peuple mais aussi la difficile reconstruction psychologique après un profond traumatisme comme la mort d’un enfant ou la disparition d’un père. Le voyage de Phoenix est un concentré d’émotion, un album à la fois beau et bouleversant! (Le voyage de Phoenix, de Jung. Editions Soleil. 19,99 €)

Daho côté coulisses

Daho l’homme qui chante n’est pas une biographie, pas vraiment un documentaire, non, il s‘agit d’une rencontre, une belle rencontre entre deux auteurs de bande dessinée, Alfred et David Chauvel, et un chanteur musicien connu de tous, Etienne Daho. Pendant trois ans, de 2012 à 2015, Alfred et David Chauvel ont suivi l’élaboration du dernier album studio du chanteur, depuis l’écriture des chansons jusqu’à la mise en place de la tournée, en passant par la sortie de l’album, l’enregistrement, le choix des visuels, la promo, les moments d’euphorie, les moments de doute aussi. "J’ai réalisé que j’ignorais comment on fait un disque…", explique le scénariste David Chauvel, "et qu’un regard candide et précis pourrait donner un côté documentaire et technique, intéressant pour le lecteur, qu’il soit fan de Daho ou pas". Et de fait, peu importe que vous soyez un inconditionnel du chanteur ou pas. Page après page, on suit le travail de l’artiste mais aussi celui des producteurs, du directeur artistique, de l’ingénieur du son, du manager, du photographe, des musiciens… chacun évoquant son travail, son apport au projet, par l’intermédiaire d’interviews ponctuant le récit. Passionnant ! (Daho, l’homme qui chante, de Chauvel et Alfred. Editions Delcourt. 18,95 €)

La griffe Pedrosa

Ouvrir un livre de Pedrosa, c’est un peu comme ouvrir la porte de sa maison. A l’intérieur, on y retrouve des personnages presque familiers et une histoire dans laquelle on ne peut que plonger au sens physique du terme. C’est une drôle de sensation en fait, on en viendrait presque à s’asseoir avec les gens présents pour taper la discute. Comme ici, avec Louis et Antoine. Louis, l’ancien, qui a passé sa vie à militer, à se battre, et qui se demande aujourd’hui à quoi ça a servi. Louis est totalement désabusé. Antoine non. Du moins pas encore. Antoine est jeune et les blessures de la vie n’ont pas encore été assez profondes pour le mettre à terre. Lui croit encore au combat et notamment au combat contre le projet d’aéroport à Morteuil. Tiens, c’est quoi ce projet d’aéroport qui fait des vagues jusqu’au sommet de l’Etat et place la secrétaire d’état à l’environnement dans une situation délicate ? Un site occupé, des opposants qui ne lâchent rien… Ça ressemble étrangement à un autre projet d’aéroport, celui de Notre-Dame-des-Landes situé à quelques encablures de Nantes, où vit justement l’auteur. Avec une différence de taille. À Morteuil, ce n’est pas une histoire de zones humides et de triton crêté protégé qui pourrait bien remettre en cause le projet mais l’histoire de notre civilisation… Un récit intense en émotions qui, après Portugal, permet à l’auteur d’imposer un style, un univers, une griffe Pedrosa ! (Les Équinoxes, de Pedrosa. Editions Dupuis. 35 €)


Noir, c'est noir !

Vous n’avez jamais croisé Tyler Cross ? Heureusement pour vous. Ce personnage ne joue pas dans la catégorie bisounours. C’est un dur, un vrai, un tueur de sang froid, un gangster sans pitié. Fabien Nury et Brüno lui ont pourtant offert une deuxième aventure. On le retrouve à Angola, la plus grande prison de haute sécurité des États-Unis. Sur la couverture, les auteurs préviennent : si Tyler Cross sort un jour, ce ne sera pas pour bonne conduite. Un récit très très sombre avec des petites touches d'humour disséminées. "Il y a des répliques et même des situations qui sont vraiment grotesques au milieu d'un univers horrible. Ce mélange fonctionne bien. La série n'est pas très tendre pour l'espèce humaine dans sa globalité, c'est une galerie de personnages qui sont tous enfermés dans des trips mentaux aliénants", nous confiait il y a quelques temps Brüno, le dessinateur de la série(Tyler Cross, de Brüno et Nury. Editions Dargaud. 16,95 €)

Un As de l'aviation​

Si vous deviez donner le nom d’un As de la Grande guerre, il y a fort à parier que vous citeriez Guynemer, Georges Guynemer, effectivement le plus célèbre d’entre tous. Sa disparition au combat en 1917 a grandement participé à sa légende. Pourtant, rien que dans l’armée française, sont comptabilisés plus de 180 pilotes élevés au rang d’as et notamment Charles Nungesser, As parmi les As, une grosse quarantaine de victoires à son actif et une vie romanesque que nous permettent de découvrir Fred Bernard et Aseyn dans ce très bel album paru chez Casterman. La couverture très réussie donne le ton de ce qui suit. 150 pages balayées par le souffle de l’aventure avec un grand A. Un souffle qui va jusqu’à faire vibrer le trait léger, sensible, presque fragile, du dessinateur Aseyn sur ces planches voulues dès le départ en noir et blanc. Au delà de la vie de Nungesser, c’est toute une époque qu’on survole ici, une époque qui fabriquait des héros comme les As de l’aviation. (Nungesser, de Aseyn et Fred Bernard. Editions Casterman. 23 €)

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